Le président israélien, Moshe Katsav, a « poliment rejeté » le « plan de paix privé connu sous le nom d’initiative de Genève » , selon la formule adoptée par le Jerusalem Post, jeudi 23 octobre 2003. Le chef de l’État hébreu a critiqué les rédacteurs du document pour se comporter tels des diplomates, en parcourant l’Europe pour rencontrer les leaders régionaux. « Le débat public sur ces sujets est légitime, mais il est illégitime de rencontrer des chefs d’État étrangers pour le promouvoir », a-t-il déclaré.
Néanmoins, il a également attaqué le parlementaire Shaul Yahalom, du Parti National Religieux, qui appelait à traduire pour haute trahison les hommes politiques israéliens ayant participé aux négociations.
Le président Katsav, qui a été le premier à recevoir une copie du projet d’accord, s’exprimait après avoir reçu une délégation des négociateurs israéliens comprenant le travailliste Avraham Burg et Haim Oron, du Meretz. Les deux hommes lui ont indiqué que leur initiative était privée et qu’ils ne se pensaient pas comme des représentants du gouvernement.
D’après Haim Oron, l’accord de Genève ne remplace pas la Feuille de route, il la complète en indiquant comment peut se résoudre la troisième phase du projet.
Le président israélien les a mis en garde contre leur stratégie, qui peut selon lui miner les négociations diplomatiques actuelles. Il a notamment noté que certaines dispositions de l’accord de Genève sont en contradiction avec la Feuille de route.
Par ailleurs, un avocat de la ville de Ramat Gan, Yossi Fuchs, a présenté une pétition de justice devant la Haute Cour de Justice, jeudi 23 octobre, appelant l’institution à ordonner aux Israéliens qui ont négocié « un accord informel avec un groupe de Palestiniens » , c’est-à-dire les accords de Genève, à cesser leurs activités immédiatement.
Yossi Fuchs a également demandé à la Haute Cour d’ordonner aux négociateurs, emmenés par l’ancien ministre de la Justice, de ne pas signer « l’accord de Genève » , de ne pas en publier le contenu, et de ne pas l’envoyer aux foyers israéliens par courrier, comme les négociateurs l’ont annoncé.
L’avocat israélien a assimilé l’initiative israélo-palestinienne à « l’une des affaires les plus graves depuis la création de l’État ». Il a notamment accusé les négociateurs d’avoir violé la section 97 du Code Pénal, en vertu duquel « si une personne commet - avec l’intention d’attenter à la souveraineté de l’État - un acte qui vise à attenter à cette souveraineté, il encourt la peine de mort ou la prison à vie ».

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Katsav rejects Geneva pact, politely », par Tovah Lazaroff, Jerusalem Post, 24 octobre 2003. « Lawyer petitions to stop Geneva activists », par Dan Izenberg, Jerusalem Post, 24 octobre 2003.