Le ministre des Affaires étrangères jordanien, Marwan Muasher, a déclaré, mercredi 5 novembre 2003, que la politique étrangère de son pays restait inchangée et que cela jouerait un rôle important dans les réformes en cours. Lors d’un entretien diffusé par la télévision jordanienne, Muasher a en effet souligné que les questions de politique étrangère étaient liées à celles des droits de l’homme et de la démocratie : « Nos relations avec d’autres pays dans le monde dépendent largement de telles questions », a-t-il expliqué.
Sur la question palestinienne, le ministre a déclaré que les récents contacts entre Palestiniens et Israéliens ne peut pas être décris comme étant un rapprochement, mais plutôt comme « un départ méfiant, dont nous ne pouvons pas savoir quelle direction il va prendre ». Il a ajouté qu’Israël se servait actuellement de l’« opacité » qui caractérise la situation intérieure palestinienne pour appliquer une politique qui vise à empêcher l’établissement d’un État palestinien viable. Il a ajouté que la Jordanie « n’a pas demandé, ni ne demandera, aux Palestiniens de mener une guerre civile (…) Ce qui est demandé, c’est la fin des attentats-suicides qui ont fait énormément de tort à la cause palestinienne ».
Interrogé sur le projet de construction d’un pan de la « clôture de sécurité » israélienne entre la vallée du Jourdain et la Cisjordanie, Marwan Muasher a indiqué que le Jordanie souhaitait une continuité géographique avec le futur État palestinien, ajoutant qu’Israël n’avait aucune raison d’envisager une telle construction puisque Amman a signé et respecté un traité de paix avec Tel Aviv. Des négociations sont en cours avec le gouvernement israélien sur ce sujet. Ariel Sharon avait en effet annoncé le mois dernier que son gouvernement envisageait la création d’une zone tampon dans la vallée du Jourdain, empiétant de plusieurs kilomètres sur la Cisjordanie et s’étendant au delà de l’actuelle frontière israélo-jordanienne.
La Jordanie attend également la libération de 25 prisonniers jordaniens actuellement détenus en Israël dans un délai assez court, et pourrait envoyer un ambassadeur à Tel-Aviv, sous réserve de certaines conditions.
Sur l’Irak, Marwan Muasher a renouvelé ses critiques à l’encontre des États-Unis, indiquant notamment que Washington n’a pas de politique claire vis-à-vis de la reconstruction politique du pays. D’après lui, les États-Unis ont commis des erreurs en Irak, tels que le démantèlement de l’armée et des services de sécurité irakiens.
« Jordan’s foreign policy remains constant - FM, Jordan Times, 6 novembre 2003.
Restez en contact
Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Subscribe to weekly newsletter