Après l’annonce d’une prochaine rencontre entre les Premiers ministres palestinien et israélien, Ahmed Qureih et Ariel Sharon, ce dernier a indiqué, jeudi 14 novembre 2003, qu’il n’était pas pressé de rencontrer son homologue palestinien, tant qu’un plan de travail n’a pas été défini. Ahmed Qureih a aussi indiqué qu’il était disposé à rencontrer Ariel Sharon, mais qu’une telle rencontre devait au préalable être bien préparée.
D’après des sources du cabinet d’Ariel Sharon citées par Ha’aretz, le Premier ministre va attendre son retour d’Italie, en milieu de semaine prochaine, pour mener des consultations afin de déterminer comment avancer dans le processus de négociation.
Ces sources ont ajouté que la volonté affichée de rencontrer rapidement Ahmed Qureih était antérieure au bras de fer avec le Président Yasser Arafat, dont celui-ci est sorti vainqueur en gardant le contrôle sur l’appareil de sécurité palestinien. Le gouvernement israélien a néanmoins renoncé à ignorer le gouvernement d’Ahmed Qureih, ce qui était initialement prévu si ce dernier ne disposait pas d’une autonomie suffisante par rapport à Yasser Arafat.
Le Conseil de Sécurité Nationale, présidé par le président palestinien, doit proposer un plan de stratégie globale pour la sécurité de l’Autorité palestinienne, lundi 17 novembre. Ce plan comprend une période de trois mois pendant laquelle les conditions de vie des Palestiniens devront être sensiblement améliorées. En échange, Ahmed Qureih a indiqué qu’il proposerait un cessez-le-feu à Israël, dès qu’il sera parvenu à un accord avec les factions militantes palestiniennes, notamment le Hamas et le Jihad islamique qu’il doit rencontrer la semaine prochaine à Gaza. Le Hamas affiche désormais des réticences sur ce sujet, que l’Égypte devrait tenter de vaincre.
Israël ne veut pas d’un cessez-le-feu, mais semble disposé à un arrêt temporaire les hostilités pendant quelques semaines, afin de permettre à l’Autorité palestinienne de commencer à démanteler les infrastructures terroristes.
Au niveau diplomatique, les États-Unis se montrent en retrait, puisque l’émissaire spécial pour le Proche-Orient, John Wolf, reste pour l’instant à Washington. L’émissaire onusien sur place a, quant à lui, proposé qu’Israël et l’Autorité palestinienne adoptent un plan d’action mutuelle, qui imposerait aux Palestiniens d’empêcher les actions terroristes, tandis que les Israéliens commenceraient à évacuer les colonies de la bande de Gaza. Selon lui, si les deux pays ne mènent pas « des démarches symboliques parallèles, le sort de Qureih sera le même que celui de Mahmoud Abbas ».

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« PM Sharon backtracks on meeting with Qureia », par Aluf Benn et Arnon Regular, Ha’aretz, 14 novembre 2003.