Selon Ha’aretz, l’administration états-unienne a diminué son niveau d’implication dans le conflit israélo-palestinien et a cessé ses efforts pour relancer le processus de paix, préférant se focaliser sur le dossier irakien et la réélection de George W. Bush.
« Tout le reste est secondaire », selon le quotidien israélien, et « cela signifie qu’Israël et les Palestiniens sont invités à ne pas se mettre en travers de ces objectifs ».
D’après « des messages émis par Washington en direction de Jérusalem », le bord israélien semblerait ne pas comprendre les intérêts états-uniens et ne pas aider à les réaliser. Un constat qui a poussé l’administration états-unienne à élaborer trois interdictions à l’encontre d’Israël :
 ne pas s’attaquer physiquement au président palestinien, Yasser Arafat ;
 ne pas déstabiliser la région ;
 et ne pas prendre de mesures imposant une réalité sur le terrain contrecarrant la formation future d’un État palestinien.
Washington a notamment souligné, à ce sujet, l’importance de maintenir une viabilité de cet État et sa continuité, d’où son opposition à l’extension des colonies et au tracé du mur de séparation, et son exigence de voir démanteler les avant-postes illégaux.
Les sources israéliennes citées par Ha’aretz ne se montrent pas très inquiètes, et écartent l’hypothèse d’une crise dans les relations avec Washington avant les élections présidentielles états-uniennes de novembre 2004. Ainsi les récentes mesures de réduction des garanties bancaires sont décrites comme négligeables. De même, le soutien des États-Unis à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU défendant la Feuille de route a été contrebalancé par les manœuvres de Washington pour empêcher les Palestiniens de saisir le tribunal pénal international de La Haye au sujet du mur de séparation.
Dans le même temps, Washington continue de boycotter le président palestinien, Yasser Arafat et, après l’échec du gouvernement de Mahmoud Abbas, ne semble pas pressé de soutenir celui d’Ahmed Qureih. Les responsables états-uniens ne devraient même pas rencontrer le Premier ministre palestinien à un niveau supérieur à celui de l’émissaire de Washington dans la région, William Burns. Une rencontre avec des officiels de rang supérieur a en effet été repoussée au lendemain de la rencontre entre Ariel Sharon et Ahmed Qureih, qui ne devrait pas avoir lieu dans l’immédiat. Au cours d’un entretien avec ce dernier, William Burns lui a demandé de ne plus poser de conditions préalables à cette rencontre.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Washington warns Israel not to rock the Mideast boat », par Aluf Benn, Ha’aretz, 3 décembre 2003.