Le roi Abdullah de Jordanie a déclaré, dimanche 7 décembre 2003, que le mur de séparation construite par Israël dans les territoires palestiniens « sera désastreux pour tous ».
Il a notamment indiqué, au cours d’une interview donnée à la chaîne de télévision états-unienne CNN que « le mur donne [aux Israéliens] un sentiment de sécurité, mais à long terme, je pense qu’il va causer des dégâts considérables à l’avenir israélo-palestinien, à l’avenir israélo-arabe, à l’avenir israélo-jordanien, et aussi à l’avenir d’Israël ».
Sur le dossier irakien, il a souligné la nécessité d’organiser des « élections justes » dans le pays : « il y a besoin de faire un travail en interne pour s’assurer que l’ensemble de la société irakienne a les mêmes chances aux élections. Pour le moment, certains groupes sont bien plus organisés que d’autres ».
Selon lui, la frontière entre la Jordanie et l’Irak est « la plus sûre », et l’Iran a fait des efforts pour sécuriser sa frontière avec son voisin.
En revanche, la frontière entre la Syrie et l’Irak reste un problème et n’est « pas aussi sûre que nous, la communauté internationale, pourrions le souhaiter ».

[CONTEXTE] La vision développée par le roi Abdullah de Jordanie permet à ce pays Arabe proche des États-Unis de distribuer bons et mauvais points aux protagonistes du Proche-Orient. Bon point à l’Iran, qui a reconnu le conseil de gouvernement transitoire irakien et bénéficie ainsi d’un relatif relâchement de la pression états-unienne. Mauvais point à la Syrie, qui apparaît de plus en plus comme la cible privilégiée des néo-conservateurs de Washington, dont les griefs redoublent à l’encontre de Damas.

Source
Jordan Times (Jordanie)

« Frontier with Iraq secure - King », Jordan Times, 8 décembre 2003.