Le Conseiller pour la sécurité nationale de l’Autorité palestinienne, Jibril Rajoub, est revenu sur ses propos de la semaine passée en déclarant, dimanche 7 décembre 2003, que le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, n’avait jamais accepté ou soutenu les accords de Genève. Il a également démenti que les négociations du Caire autour d’un cessez-le-feu signifient que les Palestiniens abandonnent l’option militaire.
Selon Jibril Rajoub, « le président Arafat a été contrait de saluer les efforts du camp de la paix israélien, surtout à la lumière des conditions difficiles rencontrées par ce camp et la lourde pression des extrémistes de la droite ». Cependant, « la position positive du Président Arafat vis-à-vis du camp de la paix [israélien] n’a rien à voir avec le document de Genève », qu’il n’a « ni accepté, ni adopté ».
Le calcul du Conseiller est simple : l’initiative de Genève doit permettre d’isoler le Premier ministre israélien, Ariel Sharon. « Nous devrions laisser les répercussions négatives de cet accord atteindre le camp de la droite israélienne, qui traverse une crise. (…) Sharon seul doit souffrir des accords de Genève ».
Il a ensuite fait part de son inquiétude quant à la multiplication des manifestations, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, contre les accords de Genève. Concernant l’abandon du droit de retour, principal grief fait au texte, il précise qu’« il n’y a aucune phrase qui appelle à un abandon du droit de retour ».

[CONTEXTE] Dès à présent les négociateurs de l’Initiative de Genève présentent à leurs opinions publiques respectives une interprétation différente et contradictoire du texte qu’ils ont signé. Contrairement aux négociateurs palestiniens, les Israéliens considérent que l’article 7 du document implique le renoncement au droit au retour. Pour comprendre le quiproquo, on se reportera au texte intégral de l’accord, disponible sur notre site.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Rajoub denies Arafat backs Geneva Accord », par Khaled Abu Toameh, Jerusalem Post, 8 décembre 2003.