Une voiture piégée a explosé, mardi 9 décembre 2003 au matin, devant une mosquée sunnite de Bagdad, faisant trois morts. L’attentat a suscité, selon le Jerusalem Post, une résurgence des tensions entre sunnites et chiites qui pourrait déboucher sur une guerre intestine en Irak.
Selon l’imam de la mosquée d’Ahbab al-Mustafa, le cheikh Faruk al-Batawi, deux grenades montées sur des roquettes ont été tirées depuis un bâtiment proche du lieu de culte, provoquant d’importants dégâts sur l’un des côtés de la mosquée. De source policière, on parle d’une voiture piégée stationnant derrière la mosquée.
Des témoins irakiens anonymes, cités par le Jerusalem Post, ont déclaré que les trois victimes étaient à bord du véhicule lorsque la bombe qu’ils transportaient a explosé de façon accidentelle. Ils ont cru bon d’ajouter que l’Imam al-Batawi était membre des wahhabites, la fraction « réactionnaire » de l’islam sunnite.
Ce dernier a accusé les leaders des partis chiites, Al Dawa et le Conseil Suprême pour une Révolution islamique en Irak, d’être derrière les attentas. Il n’a pas précisé s’il allait demander à ses hommes d’agir en représailles.
Les tribus sunnites viennent, en Irak, de la région natale du dictateur déchu, Saddam Hussein. C’est de cette région, dite « Triangle sunnite », que sont parties les premières offensives contre les troupes états-uniennes, en avril dernier, à Fallujah.
La reconstruction politique de l’Irak oppose, après l’opposition armée aux États-Unis, les chiites, considérés comme proches de l’Iran, aux sunnites, qui souhaiteraient conserver le régime de faveur dont ils ont pu jouir sous Saddam Hussein.
Après un retour progressif du calme au cours des deux dernières semaines, plusieurs attentats-suicide visant des cibles états-uniennes ont également fait 43 blessés états-uniens, mardi 9 décembre, à Mossoul et Bagdad.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Mosque blast inflames Iraq tensions », par Matthew Gutman, Jerusalem Post, 10 décembre 2003.