La situation rencontrée en Irak par l’Amérique est très proche de celle rencontrée par Israël. Les États-Unis perdent en moyenne un homme par jour et cela a un impact important sur l’opinion publique. L’armée états-unienne cherche un moyen pour contrer les attaques terroristes. Ce faisant, elle fait face à un dilemme que connaît bien Israël : le traitement de la population civile. Il est en effet difficile de faire la distinction entre la population passive et celle qui abrite les terroristes.
Les États-Unis n’ont pas eu d’autres choix que d’adopter la stratégie du « Marteau de fer » pour défendre leurs soldats à tout prix, mais la population en paye le coût. Cela ressemble à ce que doit faire Israël. Il n’y a pas de consultants israéliens en Irak, mais des responsables états-uniens sont venus observer nos techniques en Israël. Désormais on les entend affirmer que « Les arabes ne comprennent que la force », ce qui sonne un peu comme les propos de nos militaires. Le général Ricardo Sanchez est plus mesuré dans ses déclarations, mais il a compris que seule l’action vigoureuse entraîne des résultats.
Autre rapprochement avec Israël, les États-Unis, engagés dans le conflit ont changé d’objectif, passant de la lutte contre les armes de destruction massive à la démocratisation. Tout comme Israël au Liban qui était passé de la lutte antiterroriste à la volonté de changer le régime, ils ont commencé un conflit et doivent changer leurs objectifs régulièrement. Ces rapprochements permettront au monde, je l’espère, de mieux comprendre la politique israélienne.
« New war, old dilemmas », par Nachman Shaï, Jerusalem Post, 15 décembre 2003.
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