On peut faire de nombreux parallèles entre l’année qui vient de s’écouler et 1983, une année qui avait vu une reprise de la Guerre froide et la multiplication des critiques contre la politique étrangère du président Ronald Reagan, souvent présenté alors comme un va-t-en-guerre.
Cette année-là, il avait décrit l’URSS comme l’« Empire du Mal » et sa politique étrangère avait suscitée la contestation des deux côtés de l’Atlantique après que des troupes ait été tuées au Liban et que Grenade ait été envahie. Dans le même temps, Reagan avait lancé l’initiative de défense stratégique qui a été interprétée aux États-Unis et en URSS comme une atteinte à l’esprit des traités ABM de 1972. Il avait également annoncé qu’il installerait des missiles en Europe occidentale. Cela entraîna des tensions avec nos alliés occidentaux qui, finalement, acceptèrent les positions de Reagan. L’année 1983 resta comme « l’année des missiles » au cours de laquelle les prédictions apocalyptiques furent nombreuses.
En réalité, une fois la détermination états-unienne affichée, il devint possible de négocier avec l’URSS et les relations américano-soviétique se réchauffèrent dès 1984. Cela fut présenté par les critiques comme une manœuvre électorale, mais ils avaient tort.
La fin de l’année 2003 offre plus de raisons d’être optimistes que l’année 1983. On assiste déjà aux effets positifs de notre politique avec l’arrestation de Saddam Hussein et l’arrêt du programme d’armement libyen. Ces avancées sont également présentées comme des actes électoraux par les opposants à George W. Bush. En réalité, l’année 2004 ne sera pas juste une année électorale, mais également une année où le monde peut changer.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« The Year Ahead, 20 Years Ago », par Kiron K. Skinner, New York Times, le 5 janvier 2003.