Armé et équipé par les États-Unis, qui cherchent à affaiblir la Russie et le Royaume-Uni, le Japon attaque la base navale russe de Port-Arthur, en Mandchourie. Simultanément, une armée d’invasion japonaise débarque en Corée, autre protectorat russe, et s’empare de Séoul. L’empereur du Japon déclare ainsi officiellement la guerre à la Russie, jusque-là principale puissance militaire régionnale. Après un an de siège, en février 1905, la garnison russe capitule à Port-Arthur, tandis que la bataille navale de Tsushima, en mai, voit la destruction totale de la flotte russe du Pacifique. Le 5 septembre 1905, la Russie est forcée de céder au Japon ses bases en Mandchourie et à Sakhaline ainsi que le protectorat sur la Corée et la Mandchourie du Sud. L’homme blanc vient d’essuyer sa première défaite. Sans le savoir, en armant et en entraînant l’armée japonaise depuis 1890, États-Unis se fabriquent un futur adversaire dans le Pacifique : l’empire japonais, qui les attaquera 30 ans plus tard.