Les « messagers de l’Amérique » multiplient les interventions pour créditer le mythe du péril islamique et celui du sauveur états-unien, malgré le discrédit international de l’administration Bush.
Ainsi, le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, a prononcé un important discours à l’occasion de la 40e conférence de Munich sur la sécurité dont The Independant reproduit un extrait. Il y valide la rhétorique du complot Al Qaïda tout en récusant le recours aux seules solutions militaires.
Sur le même modèle, l’ancien Premier ministre français, Michel Rocard, aujourd’hui proche de George Soros, publie une lettre ouverte aux candidats démocrates états-uniens dans… le Taipei Times. Sous une forme indirecte, il s’agit de convaincre les Taiwanais que le leadership US sur le monde est légitime au regard de l’Histoire et souhaitable face au péril islamique. La mauvaise image de l’équipe Bush devrait être vite oubliée après la victoire des démocrates.

Michael McFaul de la National Endowment for Democracy tente de rassurer les lecteurs du Moscow Times. Les États-Unis déplorent l’évolution autoritaire du régime de Vladimir V. Poutine, mais n’ont pas l’intention d’intervenir, ni par des actions secrètes, ni par un soutien à l’opposition.
On ne peut être partout à la fois. Les faucons ont en effet d’autres priorités : l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord.
Kavéh Mohséni, porte-parole de la Troisième force, dénonce dans Le Figaro la complaisance des dirigeants français avec la dictature des mollahs et révèle être à l’origine d’un récent reportage diffusé par France 2. Il préconise un référendum en Iran pour permettre à la population de changer de régime.
Dans le Wall Street Journal, Claudia Rosett exhorte avec violence George W. Bush à faire tomber la dictature communiste de Corée du Nord. Peu importent les capacités militaires de Pyongyang, celles bien plus puissantes de l’URSS ne découragèrent pas Reagan. Peu importe aussi la famine, car seul le système économique communiste en est responsable. Les Nord-Coréens n’ont pas besoin qu’on leur offre du riz, mais les œuvres des grands économistes libertariens. Ils doivent être libérés et s’intégrer à la démocratie de marché.

Le propagandiste des faucons, Daniel Pipes, s’en prend à nouveau à Ariel Sharon dans le Jerusalem Post. Il accuse le Premier ministre israélien de trahir ses engagements en envisageant un retrait de certains colons. Pour les ultras, il s’agit bien d’affirmer la souveraineté d’Israël sur les colonies malgré la discontinuité territoriale actuelle.
Dans l’International Herald Tribune, Yossi Beilin, co-négociateur de l’Accord de Genève, est tout aussi mécontent, mais pour une autre raison : le caractère unilatéral de la décision discrédite toute forme de négociation.