La barrière en Cisjordanie pose de graves problèmes d’ordre humanitaire et juridique

Dans les endroits où elle s’écarte de la « Ligne verte » et empiète sur les territoires occupés, la barrière prive des milliers de Palestiniens d’un accès adéquat à des services essentiels comme l’approvisionnement en eau, les soins médicaux et l’éducation, ainsi qu’à des sources de revenu telles que l’agriculture et d’autres types d’emplois. Les communautés palestiniennes vivant entre la « Ligne verte » et la barrière sont, de fait, coupées de la société palestinienne à laquelle elles appartiennent. L’édification de la barrière en Cisjordanie continue de donner lieu à l’appropriation, largement répandue, de biens palestiniens, et de causer des dégâts considérables aux bâtiments et aux terres agricoles, entraînant souvent leur destruction.

Le CICR a condamné à plusieurs reprises les attaques délibérées perpétrées contre des civils israéliens et souligné que tous les actes dont le but est de semer la terreur dans la population civile sont des violations manifestes du droit international humanitaire. Il reconnaît à Israël le droit de prendre des mesures pour assurer la sécurité de sa population. Toutefois, ces mesures doivent respecter les normes applicables du droit international humanitaire.

Le CICR estime que la barrière en Cisjordanie est contraire au droit international humanitaire, dans la mesure où son tracé s’écarte de la « Ligne verte » et empiète sur les territoires occupés. Les problèmes que connaît la population palestinienne dans sa vie quotidienne montrent clairement que la barrière va à l’encontre de l’obligation qui incombe à Israël, conformément au droit humanitaire, d’assurer un traitement humain aux civils vivant sous son occupation et de veiller à leur bien-être. Les mesures prises par les autorités israéliennes en relation avec l’édification de la barrière en territoire occupé excèdent de loin ce qu’une puissance occupante est autorisée à faire aux termes du droit humanitaire. Ces constatations se fondent sur le suivi des conditions de vie de la population palestinienne, assuré par le CICR, et sur l’analyse que fait l’institution des dispositions applicables du droit humanitaire. Les autorités israéliennes ont été régulièrement informées des préoccupations humanitaires et juridiques du CICR.

Le CICR demande donc instamment à Israël de ne pas planifier, construire ou maintenir cette barrière en territoire occupé.

Source : CICR