Le texte, adopté par les 25 membres du Conseil de gouvernement irakien n’est qu’une petite étape dans la reconstruction de l’Irak. La constitution transitoire accorde certes les droits fondamentaux aux Irakiens et prévoit l’élection d’une assemblée nationale constituante qui prendra ses fonctions en janvier, mais le texte comporte de nombreuses lacunes.
En effet, il ne dit rien du mode de désignation des membres du gouvernement irakien mis en place le 30 juin. En outre, la population n’a pas son mot à dire sur ce texte. Il ne traite pas des questions de sécurité, ni de la présence des troupes états-uniennes après le 30 juin, ni du transfert de souveraineté. Pour qu’il ait un réel impact, il faut clarifier ce qui se passera après le 30 juin et impliquer réellement les Irakiens dans le processus. Pour l’instant, le texte ressemble à un moyen de maintenir en place le Conseil de gouvernement irakien.
Aux États-Unis, la Maison-Blanche doit aussi travailler à la clarification de la situation en tranchant les différends et les conflits de responsabilités entre le département d’État et le département de la Défense. Il faut également faire un effort d’explication du texte aux Irakiens et les rassurer sur les questions de sécurité. Pour cela, il faut que les troupes états-uniennes travaillent avec les forces irakiennes car ces dernières ne sont pas encore en mesure d’assurer seules la sécurité du pays.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Iraq’s New Constitution Goes a Long Way but Still Falls Short », par Bathsheba Crocker, Los Angeles Times, 12 mars 2004.