Alors que le bain de sang se poursuit au Darfour, Khartoum et le mouvement de libération populaire du Soudan ont signé un accord, le 26 mai au Kenya. Il met fin à 40 ans de guerre civile dans le Sud du pays. C’est un succès pour les États-Unis.
L’enjeu est énorme : des millions de vies ont été perdues dans la région. Le Soudan reste sur la liste du département d’État des États soutenant le terrorisme. Or, c’est un lieu stratégique dans les efforts des États-Unis pour combattre les États en déliquescence et le terrorisme entre la corne de l’Afrique et la Mer noire. Réussir à se réengager dans ce pays pourrait également valider la rhétorique sur le désir de l’Amérique d’entretenir une relation constructive avec le monde islamique.
Toutefois, faire appliquer le plan sera plus difficile que de le négocier car beaucoup d’éléments laissent penser que les deux parties en présence ne sont pas résolus à respecter totalement un accord qu’ils n’ont accepté qu’en raison des pressions extérieurs. Il faut donc maintenir ces pressions et en cela les États-Unis ont un rôle déterminant à jouer :
 Il faut agir au Darfour avec l’Union africaine et l’Union européenne pour instaurer un cessez-le-feu.
 Il faut transformer le protocole d’accord au Sud en traité de paix.
 Il faut débloquer des fonds pour la reconstruction.
 Il faut désarmer les différents groupes et développer une organisation politique incluant tous les groupes.

Source
International Herald Tribune (France)
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« Sudan : A U.S. role in the south », par Bathsheba Crocker et Chester Crocker, International Herald Tribune, 11 juin 2004.