Le Kosovo a connu des affrontements sanglants la semaine dernière qui ont entraîné l’incendie de centaines de maisons, 600 personnes ont été blessées et plus de deux douzaines de personnes tuées. Alors que Serbes et Albanais se rejettent la responsabilité, ils s’accordent pour affirmer que l’administration Bush a négligé les Balkans, formant ainsi les conditions de la reprise des affrontements.
En 1999, les Albanais du Kosovo ont accueilli avec enthousiasme l’action militaire de l’OTAN menée par les États-Unis qui a stoppé la menace de génocide et a fait quitter de la région les forces de sécurité yougoslaves. Les Serbes comme les Albanais du Kosovo ont également accueilli avec plaisir la chute de Milosevic, mais aucun progrès n’a été fait depuis. Le Kosovo n’a pas de statut définitif car d’une part les États-Unis ont laissé la situation entre les mains de l’Union européenne et à l’ONU, d’autre part les Albanais doivent d’abord répondre à certains critères avant que les négociations soient ouvertes.
L’administration Bush tente de quitter les Balkans. Si on écoutait Donald Rumsfeld, il n’y aurait pas de troupes états-uniennes en Bosnie et presque plus au Kosovo. Difficile de dire qui a commencé les violences récentes au Kosovo, mais elles sont la manifestation de la frustration due au manque de progrès et à la stagnation économique. Les échecs de la direction américaine ont radicalisé les Serbes et les Albanais. Les Serbes doivent être protégés dans la région, mais pas par les forces de sécurité yougoslaves qui ne doivent pas passer la frontière. Il faut également rejeter le plan de Kostunica proposant la partition du Kosovo sur une base ethnique.
Les diplomates américains doivent soutenir un accord prévoyant l’autonomie pour les Serbes et l’indépendance du Kosovo. Il ne faut pas laisser les tensions réveiller le nationalisme serbe.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Without U.S., Balkan Threat May Explode », par David L. Phillips, Los Angeles Times, 26 mars 2004.