Le plan unilatéral d’Ariel Sharon de retrait de Gaza est fondé sur l’affirmation que ce désengagement améliorera les relations entre Israéliens et Palestiniens mais il a abouti à la situation exactement inverse, ce qui laisse supposer que ce plan va mener à une diminution de la sécurité d’Israël.
Ce retrait doit être soumis aux adhérents du Likoud dans un scrutin qui s’annonce serré. Une forte majorité d’Israéliens soutient ce plan de retrait mais cela n’a pas empêché une forte mobilisation de 70 000 Israéliens qui ont manifesté en soutien aux 7500 colons juifs de Gaza. Les assassinats du cheikh Yassine puis d’Al Rantissi, suivis par les menaces d’assassinat contre Arafat sont une tentative d’Israël de démontrer qu’il n’abandonnera jamais la lutte contre le terrorisme. Ces évènements ont amené le Hamas à proférer de sérieuses menaces et Arafat a affirmé que tous les Palestiniens étaient des martyrs en devenir. Les menaces palestiniennes ont redoublé après que Bush a annoncé son soutien au plan de retrait de Gaza et a rejeté le droit au retour.
De prime abord, on aurait pu penser que le plan de retrait serait bien accueilli par les Palestiniens mais ceux-ci se sont moins concentrés sur ce que ce plan permettait que sur ce qu’il ne permettait pas, à savoir : un retour aux frontières de 1967, Jérusalem comme capitale et la fin de la barrière de sécurité. Pour Israël, ce retrait n’entraînera pas la fin du terrorisme et Tsahal devra garder un contrôle partiel des territoires. Pour toutes ces raisons, une acceptation du plan par le Likoud risque surtout de jeter de l’huile sur le feu.

« Gaza pullout - a cynic’s path to ’peace’ » par Seth G. Jones, Christian Science Monitor, 29 avril 2004.