La décision d’autoriser une petite portion non représentative de la population israélienne de voter sur le plan d’Ariel Sharon a eu pour conséquence sa défaite alors que le projet était soutenu par une majorité de la population israélienne. Toutefois, le rejet du plan ne met pas fin à la question du désengagement car le problème qui l’a suscité demeure.
Israël est à un tournant historique et les décisions que nous prendrons aujourd’hui auront une influence majeure sur le pays que nous allons laisser à nos petits-enfants. Nos décisions doivent être prises en fonction de leur impact sur l’identité nationale, la sécurité nationale et notre économie.
Aujourd’hui 10 millions de personnes vivent entre le Jourdain et la méditerranée, 3,7 millions de Palestiniens et 6,8 millions d’Israéliens, dont 5,5 million de juifs. En 2020, les juifs ne seront que 45 %. Si nous voulons conserver le caractère juif de l’État, nous devons envisager nos frontières en suivant des considérations de sécurité et de démographie. Sans les Palestiniens, les juifs sont 81 % de la population, nous devons donc nous séparer des Palestiniens. La population israélienne sait que nous ne pouvons pas conserver nos frontières actuelles sans devenir un État binational, mais rares sont ceux qui croient à l’accord de Genève. D’un autre côté, le désengagement unilatéral associé à la construction d’une barrière de sécurité laissant la possibilité d’un accord final ultérieur offre de bien meilleures perspectives.
Le déplacement de 7 500 colons dégagera une partie de l’armée de ses missions de protection et cela nous rapproche de notre objectif final : la séparation vis-à-vis des Palestiniens. Un retrait de ces territoires permettrait également de réallouer des ressources pour qu’elles profitent à notre économie.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« The status quo isn’t an option », par Uzi Dayan et Dan Ben-David, Jerusalem Post, 6 mai 2004.