Ayant pris le pouvoir à Florence en 1494, le moine inquisiteur Girolamo Savonarola y instaure une « république d’hommes libres, intègres et pauvres » dont sont bannis les privilèges, la frivolité, les signes de richesse, les mœurs dissolues et (en partie) la propriété privée. Il forme une milice de « pauvres purs » - des jeunes garçons et filles non encore pollués par la vanité du monde - chargés de faire respecter le Nouvel Ordre. Ces milices parcourent la ville et collectent les miroirs, parfums, vêtements d’apparat, ainsi que les œuvres « impies » (traités scientifiques arabes, auteurs païens de l’antiquité grecque) et les ouvrages de poètes et peintres « immoraux » tel que Botticelli, Ovide ou Aristote. Le tout est brûlé publiquement devant le palais seigneurial lors de « Bûchers des Vanités ». En riposte, le 13 mai 1497, Savonarole est déclaré hérétique et excommunié par le Pape Alexandre VI. Vaincu par les armées des Medicis en 1498, il est pendu et brûlé vif en place publique. Parmi les témoins observateurs de la brève République de Florence, le philosophe Niccolo Machiavelli, qui en tirera son ouvrage Le Prince.