Le renseignement est l’essence vitale de la guerre au terrorisme, mais aujourd’hui il soulève beaucoup de questions compte tenu de son incapacité à éviter les attentats du 11 septembre, à retrouver Ben Laden et de son erreur d’appréciation sur les armes de destruction massive irakiennes.
Les États-Unis ont constitué le système de renseignement le plus étoffé du monde, mais il fonctionne mal car il est constitué d’une quinzaine d’agences semi-autonomes et peu coordonnées. Chacune a son directeur et sa propre mission et parfois celles-ci entrent en compétition. Le second problème est le secret. Chaque agence dispose de ses propres codes secrets et de ses propres systèmes de classification. En outre, compte tenu des missions de chaque agence, une information essentielle devra passer de bureau en bureau avant qu’elle ne reçoive l’autorisation d’être donnée aux personnes pouvant l’exploiter.
Le Centre d’intégration de la menace terroriste constitué conjointement par la CIA et le FBI pourrait régler partiellement cette question, mais la décision de « qui a accès à quoi ? » continue de durer des heures et, au moment où la décision est prise, il faut encore résoudre le problème des différents systèmes de codage informatique, des différentes procédures et structures légales. Ce problème est souvent résumé à une opposition FBI-CIA pour le public qui s’interroge sur l’absence de travail en commun des deux agences, ignorant qu’une partie des murs entre les deux agences vise à protéger la vie privée des citoyens.
Nous devons prendre plusieurs mesures pour résoudre ces problèmes. Tout d’abord, le directeur de la CIA doit disposer du contrôle de toutes les agences qui devront être regroupées en trois divisons : le contre-terrorisme, la guerre et l’assistance diplomatique. Il faut faire la différence entre espionnage extérieur et intérieur, mais il faut s’occuper des deux. Il faut également unifier notre système de classification des informations.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« The Needle in the Database », par Christopher Whitcomb, New York Times, 14 mai 2004.