Les Américains comme les Africains prospèrent dans les conditions créées par la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA), et c’est pourquoi les États-Unis demeurent résolus à aider les peuples africains à réaliser leurs aspirations au moyen de partenariats, a déclaré la secrétaire d’État, Mme Condoleezza Rice, le 6 juin, lors de l’ouverture du Cinquième Forum de l’AGOA organisé au département d’État, à Washington.

« Notre politique africaine repose sur le partenariat et non sur le paternalisme ; il s’agit d’accomplir des choses avec les peuples africains et non pour les peuples africains », a-t-elle dit en qualifiant l’AGOA d’élément central de la politique africaine des États-Unis, « qui représente le grand soutien bipartite des États-Unis au développement de l’Afrique et à sa prospérité ».

L’AGOA, a-t-elle dit aux ministres de 37 pays africains, se fonde sur des faits irréfutables quant aux moyens de lutter efficacement contre la pauvreté. « C’est un fait que le développement véritable n’est possible que lorsque l’économie est en expansion et qu’elle crée des emplois. C’est un fait que la croissance économique est suscitée par des personnes travailleuses et dotées de l’esprit d’entreprise qui sont libres d’entrer en concurrence et de commercer dans des marchés ouverts sur le monde extérieur. Bien entendu, bien que l’État ne puisse pas créer la croissance économique, c’est un fait que les pouvoirs publics peuvent et doivent établir les conditions politiques de la prospérité : une gouvernance transparente et responsable, l’État de droit, le droit de propriété et les investissements dans le domaine social. »

Grâce à l’AGOA, les États-Unis et l’Afrique subsaharienne prospèrent ensemble, a-t-elle dit. « Les États-Unis continuent d’être le grand partenaire de l’Afrique en matière de commerce et d’aide. »

(La loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA) prévoit l’entrée en franchise de douane aux États-Unis de 6.400 produits divers, notamment des textiles, en provenance des pays africains qui ont entrepris des réformes axées sur l’économie de marché. Votée par le Congrès en 2000, cette loi a été révisée à deux reprises depuis lors.)

Si le pétrole continue d’être le principal produit africain importé par les États-Unis, les exportations africaines ont augmenté considérablement dans les domaines de l’agriculture, des biens d’équipement et de l’électronique.

Ces résultats sont dus en partie à l’Initiative en faveur de la compétitivité des entreprises africaines dans le monde, programme doté d’un budget de 200 millions de dollars que le président Bush a annoncé l’an dernier pour aider les entreprises africaines à se développer dans toute la mesure du possible.

La secrétaire d’État a cité en exemple l’entreprise kényane « Kanana Knitters » pour illustrer les avantages de l’AGOA. « Grâce à l’AGOA et à notre Initiative en faveur de la compétitivité des entreprises africaines dans le monde, elle a pu conclure des contrats avec plusieurs sociétés d’habillement américaines en vue d’exporter la laine et les vêtements qu’elle produit. En l’espace de deux ans seulement, elle a doublé le nombre de ses salariées qui sont toutes des femmes. »

Elle a rappelé que tant les États-Unis que les pays africains avaient des obligations importantes s’ils voulaient accroître les possibilités et les avantages du commerce. « Pour notre part, le président Bush a pris en septembre dernier l’engagement hardi de supprimer tous les obstacles qui entravent la libre circulation des biens et des services si les autres pays s’engagent à faire de même. C’est là une promesse que nous cherchons à tenir. »

Pour ce qui est des négociations commerciales multilatérales de Doha, Mme Rice a indiqué que les États-Unis étaient au premier plan d’un effort mondial visant à accroître l’accès des produits des pays en développement au marché, en particulier les produits agricoles. « Nous ici, à Washington, devons également faire davantage pour aider les agriculteurs africains à augmenter leur capacité de satisfaire aux normes américaines. »

Si les États-Unis ont réalisé de bons progrès dans ce domaine récemment, « les États africains ont également des obligations importantes à remplir afin de libérer pleinement l’esprit d’entreprise de leur peuple. Dans la plupart des pays d’Afrique, des particuliers pleins d’ambition paient toujours trop de redevances, attendent trop longtemps et se heurtent à trop d’obstacles bureaucratiques pour faire démarrer une entreprise. Les gouvernements doivent aussi faire davantage pour favoriser le commerce avec leurs voisins. Soixante-dix pour cent des échanges commerciaux dans le monde en développement se font entre pays en développement. Aussi toute mesure qui aide les Africains à commercer entre eux représente un puissant facteur de développement. »

Par ailleurs, Mme Rice a dit aux ministres africains qu’il était essentiel que leurs pays continuent de diversifier leur économie.

Ces cinq dernières années, grâce au vigoureux soutien du Congrès, le président Bush a triplé l’aide aux pays africains et celle-ci pourrait encore doubler d’ici à 2010.

Les États-Unis ont aussi pris de mesures d’importance historique en vue de libérer de nombreux pays en développement, pour la plupart africains, du fardeau écrasant de la dette extérieure. « Dans le cadre de l’Initiative multilatérale d’allégement de la dette, que les États-Unis ont travaillé sans relâche à mettre en œuvre, 14 États africains bénéficient actuellement d’un allégement de leur dette totalisant plus de 30 milliards de dollars. Notre objectif final est d’étendre cette initiative à 19 États africains de plus, pour réduire la dette d’encore 10 milliards de dollars. »

En outre, la Société du compte du millénaire est en train de conclure des accords de développement avec des pays qui gouvernent avec justice, qui favorisent la liberté dans le domaine économique, qui combattent la corruption et qui investissent dans le domaine social. « À l’heure actuelle, 12 pays d’Afrique sont admissibles à solliciter des dons de la MCC et 3 États, Madagascar, le Bénin et le Cap-Vert, ont conclu avec la MCC des accords d’une valeur totale de près de 527 millions de dollars. »

Pour ce qui est de la lutte contre des maladies telles que le paludisme et le sida, les États-Unis se tiennent aux côtés des peuples africains, a dit la secrétaire d’État. « Parvenu maintenant dans sa troisième année, le Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) est bien en voie de remplir notre engagement de 15 milliards de dollars, échelonné sur 5 ans, en matière de prévention, de traitement et de soins. La lutte contre le sida sera longue, mais chaque pas de fait représente une personne de plus qui comprend les risques encourus, un orphelin de plus qui trouve un foyer et une personne de plus qui arrive à vivre avec cette maladie. »

Organisé les 6 et 7 juin, le Cinquième Forum annuel de l’AGOA s’accompagne de deux autres forums, l’un sur le secteur privé, qui a eu lieu le 5 juin, et l’autre sur la société civile.