Le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, a condamné aujourd’hui le meurtre du journaliste de télévision iraquien Ali Jaafar, tué le 31 mai à Bagdad. « Je condamne le meurtre d’Ali Jaafar », a déclaré le Directeur général. Il a ajouté : les médias iraquiens payent un tribut inacceptable à la liberté d’expression, un droit de l’homme fondamental. Les ennemis de la reconstruction et de l’Etat de droit en Iraq ont lancé une campagne de violence contre l’ensemble du personnel des médias, ce qui montre qu’eux aussi ont conscience du rôle essentiel que joue un environnement médiatique dynamique dans l’établissement d’une démocratie participative. J’espère que les autorités seront capables de mettre fin à cette vague d’assassinats aussi tragique qu’insensée ».

Ali Jaafar, âgé de 24 ans, était un chroniqueur sportif bien connu et une des vedettes de la télévision publique Al-Iraqiya. Il a été abattu au sud-ouest de Bagdad par des inconnus alors qu’il ouvrait la concession automobile de son frère récemment décédé. Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), les collègues du journaliste pensent qu’Ali Jaafar a été tué à cause de son appartenance à Al-Iraqiya.

Al-Iraqiya et son personnel ont subi de nombreuses attaques. D’après le CPJ, au moins 16 autres employés de la chaîne et du groupe ont été tués depuis 2004. Soixante-treize journalistes et 26 collaborateurs des médias ont été tués en Iraq depuis le 20 mars selon cette organisation de défense des journalistes.

L’UNESCO est la seule agence des Nations Unies qui a un mandat pour défendre la liberté d’expression et la liberté de la presse. L’article 1 de son Acte constitutif déclare que l’Organisation se propose « d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, que la Charte des Nations Unies reconnaît à tous les peuples ». Pour y parvenir l’Organisation doit favoriser « la connaissance et la compréhension mutuelle des nations en prêtant son concours aux organes d’information des masses et recommande, à cet effet, tels accords internationaux qu’elle juge utiles pour faciliter la libre circulation des idées, par le mot et par l’image… »