La transition démocratique en Indonésie, le quatrième pays le plus peuplé du monde et le pays musulman le plus peuplé du monde, est un moment important pour l’Asie et une transition réussie démontrerait que la démocratie peut prendre pied dans un pays musulman. La prochaine étape de ces processus est l’élection d’un président et d’un vice-président le 5 juillet 2004 et il est curieux que cet événement majeur pour l’Australie soit masqué dans nos médias par le désastre irakien lointain.
Difficile de faire un pronostic mais je pense qu’aucun des cinq candidats n’aura la majorité absolue et seuls trois candidats ont une chance de remporter l’élection : la présidente sortante Megawati Soekarnoputri, l’ex-général Susilo Bambang Yudhoyono (connu sous le sobriquet de SBY) et, plus controversé, l’ex-général Wiranto. Beaucoup d’observateurs à Jakarta pensent que Megawati ne pourra pas gagner cette élection mais elle conserve des soutiens dans l’électorat. SBY ne bénéficie pas du soutien d’un grand parti national bien qu’il soit le plus populaire en Australie. Dans ces conditions, il est possible que l’ex-général Wiranto puisse gagner l’élection car il bénéficie du soutien d’un grand parti national, il est plus populaire que SBY et qu’en Indonésie son inculpation pour les exactions commises au Timor oriental est vue comme une manœuvre politique.
Beaucoup d’australiens s’inquiètent de sa possible victoire mais il faut noter que beaucoup d’indonésiens s’inquiètent d’une éventuelle victoire de John Howard en Australie. Il faut que chacun des peuples respecte les choix démocratiques faits dans l’autre pays et que l’Australie et l’Indonésie se rapprochent, ce qui semble être l’intention des trois candidats favoris.
« Could it really be President Wiranto ? », par Richard Woolcott, The Age, 3 juin 2004.
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