Lors des dernières années, l’été en Iran a été marqué par des soulèvements, des grèves et des protestations publiques. Les réponses du pouvoir ont été violentes. Cet été ne devrait pas être différents. On note déjà des arrestations préventives de dissidents alors qu’approche l’anniversaire des manifestations antigouvernementales de 1999. Des étudiants iraniens sont arrêtés de nuit par les gardes de la révolution sur réquisition du procureur de Téhéran qui a appelé à la lutte contre la « corruption sociale », une campagne dont les jeunes, et surtout les jeunes filles, sont les premières victimes.
Ces actions répressives s’accompagnent de mesures préventives visant à neutraliser les mouvements démocratiques iraniens. L’année dernière, une telle ambiance de répression avait aussi donné lieu à de nombreuses exécutions dénoncées par le département d’État et Human Right Watch.
Le mois dernier, en réaction aux préoccupations exprimés sur ces questions par la communauté internationale, le ministre de la Justice iranien a ordonné l’interdiction de l’utilisation de la torture. Mais tout est une question de définition puisque officiellement elle est interdite depuis 1979. En fait, la plupart des pratiques de « punition religieuse » dans le Code pénal iranien sont interdites par la Convention contre la torture, mais dans le lexique perverti des mollahs, ce n’est pas de la torture. Les mémoires de l’ayatollah Hossein Ali Montozeri sont éclairantes sur ce point car elles décrivent la situation et les pratiques utilisées.
En dépit de la répression, les démocrates seront dans la rue cet été en Iran. Il faut que l’Amérique et l’Europe les soutiennent.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Iran’s summer of discontent », par Nir Boms et Reza Bulorchi, Jerusalem Post, 15 juin 2004.