La croyance populaire pourrait imaginer qu’un vent de liberté est en train de parcourir le Moyen-Orient avec les annonces en faveur de la démocratisation du président Assad en Syrie et de Kadhafi en Libye. De même, on peut croire que la crise actuelle en Iran est la preuve qu’il existe un vrai camp réformateur dans ce pays. Tout ceci n’est malheureusement qu’illusion comme l’a prouvé l’usage cynique de la catastrophe de Bam pour transporter les armes iraniennes vers la Syrie sous couvert de transport de matériel humanitaire.
En Iran, Khatami et sa faction n’ont fait qu’utiliser le discours réformateur. En effet, la lutte pour le pouvoir ne porte que sur les personnes et pas sur les principes théocratiques de l’État. Les élections inspirées du modèle occidental ont été détournées pour ne pas les menacer. Derrière le label « réformateur » se cachent des personnes liées au Hezbollah ou qui ont pris part à la prise d’otage de l’ambassade états-unienne en 1979.
Quand Khatami se prononce en faveur du « respect de la loi », il parle de la loi théocratique. Khatami n’a jamais rien changé dans le domaine intérieur et il est simplement utilisé par Téhéran pour séduire le monde extérieur avec de beaux discours. Le changement de l’Iran ne pourra venir que de l’intérieur du pays, mais de l’extérieur du régime.
Quand Colin Powell parle de « changement d’attitude » de l’Iran et de ses mouvements « encourageants », il s’agit d’une conception erronée d’un régime qui alimente le terrorisme et exporte le fondamentalisme.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Myth of the moderate mullahs », par Nir Boms et Reza Bulorchi, Jerusalem Post, 2 février 2004.