Lundi commencera le procès de Lynne Stewart s’ouvrira. Elle est accusée de conspiration en vue d’aider le terrorisme en défendant le cheikh Omar Abdel Rahman, le religieux musulman purgeant une peine de prison de 65 ans pour avoir préparé un attentat à New York dans les années 90. Si elle est condamnée, elle pourrait passer, comme son client, le reste de sa vie en prison.
Stewart fait partie de ces avocats qui défendent avec zèle des personnalités controversées et impopulaires. Elle agit par idéologie et affirme croire dans la violence ciblée, mais pas en la violence aveugle. Elle voit les États-Unis comme un oppresseur dont la politique étrangère a conduit aux attentats du 11 septembre. Les accusations contre elle sont moins claires que ses convictions. Elle est accusée d’avoir détourné l’attention d’un garde de la prison pendant que son interprète passait à son client des mots en arabe (elle ne le parle pas elle-même) en provenance de ses partisans et qu’il en recevait de lui. Elle est également accusée d’avoir annoncé dans les médias que son client retirait son soutien à l’accord de cessez-le-feu que ses partisans avaient conclu avec le gouvernement égyptien, ce qui aurait relancé la violence dans le pays. Stewart clame son innocence et c’est désormais au jury d’en décider, mais il semble qu’elle ne pourra pas bénéficier d’un procès équitable car le gouvernement compte présenter les liens de Rahman avec Al Qaïda pour attiser la vindicte du jury. Le procureur compte mettre en avant les opinions controversées de la prévenue. Rien de tout cela n’a de liens avec ce qui lui est reproché et ne prouve qu’elle a ou non conspiré.
Ironiquement, c’est devant la même cour que Julius et Ethel Rosenberg furent condamné il y a 53 ans, plus pour leurs opinions dans un contexte d’hystérie anticommuniste qu’en fonction de preuves.
« Sheik’s Lawyer Fights Guilt by Association », par Gerald Shargel, Los Angeles Times, 20 juin 2004.
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