L’administrateur de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et responsable de l’aide américaine à l’étranger, M. Randall Tobias, a donné des précisions sur l’engagement pris par les États-Unis de financer à hauteur de 230 millions de dollars l’aide d’urgence à la reconstruction du Liban, identifiant six domaines spécifiques sur lesquels ils concentreraient leurs ressources afin d’appuyer le plan du gouvernement libanais en vue de remettre sur pied son pays.

« Aujourd’hui, nous réitérons l’engagement des États-Unis de renforcer la démocratie en appuyant les efforts du gouvernement libanais visant une remise sur pied et une reconstruction rapides de façon à répondre aux besoins de son peuple », a déclaré M. Tobias à l’occasion d’une conférence de pays donateurs pour le Liban qui se tenait à Stockholm.

Les États-Unis prévoient de financer six projets spécifiques :

 la reconstruction du pont de Fidar à Djebaïl, maillon essentiel de la route côtière libanaise reliant Beyrouth à la ville septentrionale de Tripoli ;

 le déblayage de la route du sud reliant Marjayoun et Nabatiyé ;

 l’acquisition de matériaux et l’engagement d’ouvriers locaux pour réparer les habitations endommagées ;

 le nettoyage et la remise en état des écoles en vue de la prochaine rentrée scolaire ;

 la fourniture de nouveaux filets, hameçons et autres matériels professionnels aux pêcheurs dont l’équipement a été endommagé ;

 l’assistance aux pêcheurs locaux qui travaillent à nettoyer la marée noire qui pollue la côte libanaise sur 150 kilomètres.

Les États-Unis ont par aileurs fait don au Programme alimentaire mondial de 300 tonnes de lentilles et de 700 tonnes de blé afin d’appuyer les initiatives mises en œuvre pour venir en aide aux quelque 350.000 personnes touchées par la guerre entre Israël et le Hezbollah qui a duré un mois. Provenant de réserves se trouvant à Dubaï et en Jordanie, les vivres ont été acheminées les 30 et 31 août.

La semaine dernière, les États-Unis ont également annoncé qu’ils aideraient à financer la neutralisation et l’enlèvement des munitions non explosées liées à la campagne israélienne de bombardements aériens et aux combats sur le terrain qui ont suivi.

Une soixantaine de pays et des organismes caritatifs étaient représentés à Stockholm pour parler de l’aide à la reconstruction du Liban. Le premier ministre de ce pays, M. Fouad Siniora, a indiqué aux délégués à la conférence que l’assaut israélien avait anéanti le développement réalisé dans son pays depuis la fin de la guerre civile, il y a 15 ans. Le gouvernement libanais a estimé à 540 millions de dollars le montant des fonds nécessaires à la reconstruction initiale, prévenant cependant que le coût total de la guerre, y compris celui des dégâts structurels et économiques à long terme atteignait des milliards de dollars.

Sa priorité, a-t-il indiqué, est de trouver des logements pour les familles déplacées, de reconstruire l’infrastructure détruite, d’améliorer les services sociaux, de nettoyer le pétrole qui s’est répandu le long de la côte et d’enlever les munitions non explosées.

Le 12 juillet, en réaction à l’enlèvement de deux soldats israéliens par des militants libanais du Hezbollah, Israël lançait un assaut contre le Liban, ciblant les bastions du Hezbollah dans le sud du pays, la vallée de la Bekaa et les banlieues sud de Beyrouth. Israël a également attaqué une grande partie de l’infrastructure civile du Liban, notamment des routes, des ponts, des centrales électriques, des installations portuaires et l’aéroport international Rafik Hariri à Beyrouth.

Du fait de l’attaque par Israël d’une usine électrique sur la côte, environ 17,4 millions de litres de mazout se sont déversés dans la Méditerrannée et se sont répandus le long des 150 kilomètres de la côte libanaise.

Durant le conflit, des militants du Hezbollah ont tiré des milliers de roquettes Katioucha - peu précises - sur le nord d’Israël. Certaines sont même parvenues jusqu’à Haïfa.

Le 14 août, le Conseil de sécurité de l’ONU adoptait la résolution 1701 qui a mis fin aux hostilités. Mais les tensions restent fortes, les soldats israéliens continuant à occuper certaines parties du sud du Liban et Israël maintenant un blocus aérien et maritime à l’encontre du Liban.

Israël a indiqué qu’il retirerait toutes ses forces du Liban et lèverait le blocus lorsque tous les termes de la résolution 1701 auraient été respectés. Ces termes comprennent : le déploiement d’une force internationale de maintien de la paix forte de 15.000 hommes aux côtés de 15.000 soldats libanais dans le sud du pays, traditionnel bastion du Hezbollah ; l’interdiction de livrer des armes au Hezbollah ; et la libération des deux soldats israéliens kidnappés.

L’ensemble des secours humanitaires et de l’aide à la reconstruction, a fait valoir M. Tobias, doit cibler les objectifs qui sous-tendent la résolution 1701, à savoir changer le statu quo instable qui est à l’origine du conflit, renforcer la souveraineté du gouvernement démocratique du Liban, et garantir une paix durable et la sécurité pour l’ensemble de la région.

« L’instauration d’un État libanais démocratique, sûr et prospère est dans le plus grand intérêt de toute la communauté internationale. En vérité, c’est notre meilleure défense contre la réapparition de l’instabilité et de la guerre », a fait observer M. Tobias, exhortant tous les participants à la conférence de Stockholm d’œuvrer à cette fin.

Source
États-Unis (Department of State)