Henri Martin, ex F.T.P., s’est engagé dans la Marine pour combattre les Japonais, fin 1945. Il constate qu’il est mobilisé non contre les fascistes, mais contre les Indochinois qui revendiquent leur liberté. Les cadavres qu’il voit flotter sur l’eau sont ceux de malheureux paysans tués par la Légion étrangère (composée de 40 % d’Allemands, évitant ainsi les camps de prisonniers). Le 14 avril 1946, après avoir vu les habitants d’Haiphong mourir de faim, il participe au blocus du Nord en coulant les jonques qui transportent du riz. « Je me souviens quand on a tué le petit môme [...] C’était des civils avec un bébé [...] Je conduisais le canot [...] C’est moi qui ai amené la mort avec deux fusils-mitrailleurs. C’est une complicité d’assassinat. » Il participe au bombardement d’Haiphong, le 23 novembre 1946. Revenu en France en décembre 1946, il distribue des tracts à Toulon réclamant la cessation des hostilités en Indochine. Il est arrêté et condamné à 5 ans de prison. (Source : Calendrier des crimes de la France coloniale)
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