Quelques jours après le coup d’État de Boris Eltsine, alors que la presse occidentale présente la résistance des députés retranchés dans le Parlement comme une révolte de « nostalgiques de la dictature de Staline », le dissident Alexandre Soljenitsyne, auteur de L’Archipel du Goulag » qui avait fait découvrir au monde l’univers carcéral soviétique, participe, en Vendée, au bicentenaire de la révolte de Chouans. Dans son discours, il fait le lien entre « la révolte du vrai peuple de France contre les idéologues sans Dieu de Paris » et le coup de force antidémocratique à Moscou, mais il en profite surtout pour s’en prendre à l’idée même de révolution : « Toute révolution déchaîne chez les hommes les instincts de la plus élémentaire barbarie, les forces opaques de l’envie, de la rapacité et de la haine, cela, les contemporains l’avaient bien perçu. Le mot "révolution" lui-même (du latin revolvo) signifie "rouler en arrière", "revenir",[...] "rallumer", dans le meilleur des cas mettre sens dessus dessous, une kyrielle de significations peu enviables. La révolution est une maladie contre laquelle il faut vacciner les enfants. Un révolutionnaire est quelqu’un de malade ».
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