À Washington, l’ambassadeur grec informe le président Lyndon Johnson du rejet par Athènes d’un projet de résolution de la crise chypriote - où une guerre civile fait rage. Johnson se fâche : « Fuck your parliament and your constitution ! Nous avons versé beaucoup de bons dollars US aux Grecs. Si votre Premier ministre vient me casser les pieds avec sa démocratie, son parlement et sa constitution alors vous pouvez lui dire que ni lui, ni sa constitution ne dureront très longtemps ! ».
C’est chose faite trois mois plus tard : l’opposition, financée par la CIA, fait chuter le gouvernement. En 1967, un coup d’État militaire renverse le gouvernement Papandréou qui avait refusé d’autoriser l’OTAN à agrandir ses bases en Grèce. La CIA met au pouvoir le colonel Papadopoulos, salarié de l’agence depuis 1952. Celui-ci est un « stay behind » qui a dirigé la répression brutale contre les résistants grecs lors de l’occupation nazie. De 1967 à 1976, la Grèce vivra sous la loi martiale, tous les partis politiques sont interdits et des milliers de « gauchistes » sont arrêtés, torturés et assassinés - avec l’assistance de la CIA.