Après 18 mois d’enquête, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est incapable de prouver l’existence d’un programme d’armement nucléaire en Iran. Cela n’a pourtant pas bénéficié à l’Iran car les États-Unis utilisent tout leur poids sur le conseil des gouverneurs de l’AIEA pour pousser à une confrontation dont personne ne bénéficiera si ce n’est les extrémistes. Les responsables états-uniens pensent que l’Iran cache un programme militaire derrière son programme nucléaire civil, mais ce raisonnement se fonde sur deux erreurs :
 La croyance dans le fait que l’Iran n’a pas besoin d’énergie nucléaire car il a du pétrole et du gaz. Or ce sont deux énergies non-renouvelables et la diversification des énergies est une stratégie responsable, une réalité reconnue par le département d’État en 1978.
 La seconde supposition est que, comme l’Iran est encerclé par des puissances nucléaires (États-Unis, Pakistan, Israël, Russie), les stratèges iraniens vont vouloir développer une force nucléaire préventive. Mais en réalité, l’Iran pense que sa sécurité ne peut être assurée de façon viable que par un engagement régional. L’Iran est déjà le pays le plus fort de la région avec ses forces conventionnelles, s’il veut développer son influence, il doit donc gagner la confiance de ses voisins.
Rappelons enfin que l’Iran n’a pas les moyens technique de développer des armes nucléaires et qu’Ali Khamenei a interdit leur développement. L’Iran a accepté les inspections et négocie avec la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne pour une coopération nucléaire transparente.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Iran : U.S. Nuclear Fears Overblown », par Javad Zarif, Los Angeles Times, 5 novembre 2004.