Beaucoup a été dit et sera encore dit à propos de Yasser Arafat, mais le fait demeure qu’il reste une légende vivante pour son peuple car il est le père de la nation palestinienne. Le président Arafat est arrivé à la tête de la direction palestinienne via des élections démocratiques. Il a offert plusieurs fois sa démission, mais les Palestiniens l’ont toujours refusée. Difficile dans ces conditions de le présenter comme un dictateur. Lors des négociations secrètes d’Oslo, Arafat avait exigé l’organisation de deux élections en Palestine : une pour le président et une pour le Parlement. Arafat a toujours protégé la liberté d’expression de ses opposants.
En dépit de ces faits, le gouvernement du général Ariel Sharon n’a cessé d’affirmer qu’il n’y avait pas de partenaire pour faire la paix et qu’Arafat avait rejeté une proposition généreuse à Camp David. Il faut pourtant se souvenir que c’est Arafat qui, en 1968, a fait une proposition de paix basée sur la solution des deux États après qu’Israël aivait rejeté une offre de création d’un État binational. Ce fut la base des négociations d’Oslo, mais le processus a été arrêté par l’assassinat de Rabin par des extrémistes israéliens, les mêmes qui ont élu Sharon, un homme qui a toujours été opposé à la paix. En ce qui concerne « l’offre généreuse » qu’aurait rejetée Arafat à Camp David, il s’agissait d’une offre laissant de nombreuses colonies, des implantations autour de Jerusalem Est et faisant de la Palestine un État à souveraineté limitée. Cette proposition était inacceptable pour les Palestiniens, et Arafat, représentant des Palestiniens, ne pouvait donc pas l’accepter.
Le vrai obstacle à la paix n’était pas Arafat, mais l’occupation israélienne. Les États-Unis doivent prendre leur responsabilité et abolir le régime d’apartheid.

Source
Khaleej Times (Émirats arabes unis)

« Occupation, not Arafat, obstructs peace », par Ali Kazak, Khaleej Times, 11 novembre 2004.