George W. Bush est de nouveau là et Yasser Arafat n’est plus. Que faire dans ces conditions pour remettre les négociations de paix israélo-palestiniennes sur les rails ?
Les relations de l’administration Bush avec Israël vont sans doute demeurer dans la droite ligne de ce qu’elles ont été ces quatre dernières années. Le cœur de cette relation est la reconnaissance des différences entre les sociétés démocratiques et non démocratiques, une volonté de voir le terrorisme comme une entité indivisible (du Hamas à Al Qaïda), l’analyse qu’avec Arafat aux affaires, Israël n’avait pas de partenaires pour faire la paix mais aussi que pour parvenir à la paix, Israël devra faire des concessions majeures aux Palestiniens. Il faut donc démanteler des colonies pour permettre la création d’un État palestinien, mais seulement quand les Palestiniens auront cesser le terrorisme et réformé leur gouvernement. L’administration Bush et le gouvernement d’Ariel Sharon sont sur la même longueur d’onde si on fait exception de l’échec de Sharon à appliquer son engagement concernant le démantèlement des colonies illégales en Cisjordanie. Toutefois, les plans de paix proposés par l’administration Bush (comme la « feuille de route », le plan Tenet ou le plan Mitchell) ont eu tendance à marquer un retour à la posture traditionnelle des États-Unis plus équilibrée et cela est important dans l’optique d’un second mandat Bush après la mort d’Arafat.
Cet événement a eu des conséquences significatives côté palestinien et Sharon a réagi en diminuant les demandes concernant le démantèlement des infrastructures terroristes pour ne plus exiger que la fin de l’incitation au terrorisme par l’Autorité palestinienne. De son côté, l’administration Bush insiste sur l’importance de l’organisation des élections qui amènerait au pouvoir des politiques plus modérées. Pour l’instant, il n’y a pas de conflits en vue entre Jérusalem et Washington, mais cela pourrait advenir après le désengagement de Gaza si Israël refuse de négocier avec les Palestiniens. Tout dépendra alors si les États-Unis ont besoin d’Israël contre l’Iran.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Second-term dynamic », par Abraham H. Foxman, Ha’aretz, 3 décembre 2004.