Dans la légende de la guerre au terrorisme, Bernard Kerik a une place à part compte tenu de son parcours. Il était aux côtés de Rudolph Giuliani le 11 septembre et après l’invasion de l’Irak, George W. Bush lui assigna la mission d’entraîner les nouvelles forces de sécurité irakienne. Une fois sa « mission accomplie », il retourna chez Giuliani Partners pour conseiller des entreprises. Un de ses aphorismes favori est : « La critique politique est le meilleur ami de nos ennemis ». Au sein de Giuliani Partners, il rendit de grands service à l’industrie pharmaceutique états-unienne qui le récompensa.
Pendant l’élection, Kerik avait déclaré que si John Kerry était élu, il y aurait de nouveaux attentats. Le poste de secrétaire du département de la Sécurité de la Patrie est le zénith d’une carrière météoritique qui l’a vu avoir une fille illégitime en Corée, être garde du corps de la famille royale saoudienne, garde du corps de Giuliani avant d’occuper de hautes fonctions dans la police new-yorkaise.
Kerik n’a pas d’expérience à Washington pour le poste qu’on vient de lui confier, mais on peut penser qu’il est là pour ne pas altérer le mode de financement de son département, prévu pour avantager les États républicains, et que beaucoup de ceux qui veulent des contrats juteux au département de la Sécurité de la Patrie vont devenir clients de Giuliani Partners. Ce type de pillage est légal à Washington s’il ne l’est pas à Bagdad. Kerik est dans la droite ligne d’Alberto Gonzales et Condoleezza Rice : loyal et incompétent.

Source
The Guardian (Royaume-Uni)

« All hail to Caligula’s horse », par Sidney Blumenthal, The Guardian, 9 décembre 2004.