Dans un entretien au Figaro, le président pakistanais Pervez Musharraf assure que son armée à vaincu les forces de Ben Laden et que celui-ci n’est plus qu’un fuyard isolé. C’est là une affirmation qui satisfait tout le monde : personne n’a jamais vu les armées « terroristes » de Ben Laden, mais tout le monde a remarqué que les opposants islamistes de Musharraf ont été éliminés au cours de ces opérations de « nettoyage ». L’alibi de la « guerre au terrorisme » absout toute forme de répression politique, comme il le fait des invasions militaires.

Uri Savir, qui participa à diverses négociations dont celle de Genève, s’étonne dans le Jerusalem Post de la proposition syrienne de négociation. Et il s’étonne plus encore du refus israélien. Il y a là une chance paix qu’il ne faut pas laisser passer.
Dans le Daily Star, Yossi Alpher, ancien officier du Mossad devenu leader d’une organisation pacifiste, invite les Palestiniens à devenir non-violents. S’ils renonçaient au terrorisme et se bornaient à des manifestations pacifiques, ils seraient écoutés par les Israéliens, comme les Britanniques écoutèrent Gandhi. Peut-être, mais plutôt que de s’adresser aux Palestiniens, pourquoi donc M. Alpher ne prêche-t-il pas la non-violence à ses compatriotes israéliens ?
Plus sincère, le diplomate britannique impliqué dans le processus de paix israélo-palestinien, Daniel Levy, alerte les lecteurs d’Ha’aretz : l’entrée des travaillistes dans un gouvernement d’union nationale dirigé par Ariel Sharon n’a de sens que s’ils veillent à la tournure que prendra le retrait de Gaza. Ils doivent donc exiger de détenir le ministère chargé du désengagement. Faute de quoi, le retrait sera piloté par Dov Weissglass et fermera toute possibilité de paix.

La campagne de Norm Coleman sur la corruption de l’ONU suscite de nouvelles réactions.
James Dobbins de la Rand Corporation rappelle dans le Washington Post que le programme « pétrole contre nourriture » a donné toute satisfaction : son objectif affiché était d’empêcher l’Irak de se réarmer sans pour autant affamer la population. C’est ce qui s’est passé.
Pas exactement, note Scott Ritter dans The Independent. En réalité, ce programme visait à faire chuter le régime de Saddam Hussein. Et les États-Unis ont organisé deux tentatives de coup d’État pendant la période de sa mise en œuvre. Les détournements ne portent pas sur des fonds de l’ONU, mais sur la gestion interne du budget de l’Irak. Le département d’État en avait pleine connaissance et ne s’y est pas opposé. Bien au contraire, il a orienté les flux selon ses intérêts. Cette polémique de mauvaise foi n’a d’autre but que de trouver après coup un motif décent d’invasion de l’Irak.

Il est temps pour les néo-conservateurs de désigner la cible suivante. Michael Rubin dénonce, dans Ha’aretz, la confusion de la politique états-unienne face à l’Iran. Selon lui, le vrai risque que ferait courir un Iran nucléaire n’est pas celui de la guerre, mais de la répression intérieure. Ne craignant plus rien, les mollahs se permettraient tout. Notons que, depuis longtemps déjà, M. Rubin milite pour l’emploi de la méthode forte contre l’Iran, mais que son dernier argument est peu convainquant. Avec ou sans bombe, la république islamique n’a jamais plié devant les États-Unis, qui en ont été humiliés, prétendre qu’avec la bombe le régime se durcirait relève du procès d’intention.