Le mandat de la Commission onusienne d’enquête sur les assassinats politiques au Liban dont celui de l’ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, prend fin aujourd’hui 28 février 2009, après quatre ans de travaux. Dès demain, le Tribunal spécial pour le Liban entrera en action à La Haye (Pays-Bas).

Cette commission et ce tribunal ont été institués par le Conseil de sécurité des Nations-Unies. La Russie et la Chine ont dénoncé leur caractère illégitime au regard de la Charte de San Francisco, mais se sont abstenu d’opposer leur veto à leur création. Ces instances ont été validées par le gouvernement libanais à un moment où celui-ci continuait à siéger bien qu’il ait perdu sa base constitutionnelle.

La Commission et le Tribunal ont été conçus comme des instruments politiques pour alimenter des soupçons contre la Syrie et la placer au ban des nations. Son premier président, l’Allemand Detlev Mehlis, s’appuyant sur les dépositions du ministre Marwan Hamade et les aveux de prétendus témoins avait mis en cause nommément quatre généraux libanais proches de l’ancien président Émile Lahoud ainsi que des dirigeants syriens. Mais les aveux de ces témoins avaient été démentis et ils avaient reconnus avoir agi à l’instigation de Marwan Hamade. L’un de ces faux témoins a « disparu » à Paris, alors qu’il avait été placé sous la responsabilité de la France.

Quoi qu’il en soit, le dernier président de la Commission, le Canadien Daniel Bellemare (notre photo), s’est efforcé de dépolitiser l’enquête et de la reprendre à zéro en se basant exclusivement sur des faits et des preuves. Retrouvant confiance, les nouvelles autorités libanaises ont donné tardivement la légitimité qui manquait au Tribunal.

Les quatre généraux libanais —qui avaient été accusés sans preuves d’être impliqués dans le complot et incarcérés— seront remis au Tribunal qui les inculpera ou les relâchera.

Cependant le piège politique pourrait se retourner contre ceux qui l’ont tendu. Selon nos informations exclusives, au dernier moment, une personnalité islamiste a avoué in extremis sa participation à trois assassinats et livré des éléments nouveaux sur celui de Rafic Hariri. Ce repenti a révélé avoir tué pour le compte des services secrets d’un État… qui finance le Tribunal.