C’est avec un grand désarroi que nous avons suivi le débat du gouvernement israélien sur la barrière de séparation. Dans un éditorial de Ha’aretz pourtant, Meron Rapoport déclare que les promoteurs de l’initiative de Genève ont accueilli ce développement avec satisfaction. C’est faux, nous estimons que cette barrière ne sert ni les intérêts palestiniens, ni les intérêts israéliens et nous pensons que le gouvernement sera un jour bien obligé de l’admettre, comme il a dû admettre que sa politique de démolition des habitations palestiniennes qui développait la colère des Palestiniens était contre-productive.
Pour les Palestiniens, la barrière nuit à leur vie quotidienne et pour les Israéliens, chaque avancée de la barrière est une somme prélevée sur leurs budgets sociaux. Nous ne sommes pas opposés par principe à une barrière délimitant une frontière politique, mais on ne met pas une barrière dans le jardin de son voisin. Dans l’accord de Genève, nous voulons une frontière qui soit le fruit d’un accord mutuel, en nous basant sur la frontière de 1967, accompagnée de modifications mineures agréées par les deux parties.
Par ses mesures unilatérales, Ariel Sharon reprend d’une main ce qu’il a accordé de l’autre à Charm El-Cheikh. Il faut en finir avec cet unilatéralisme et en revenir aux négociations, car la perpétuation de la politique unilatérale du " fait accompli " nuit à la possibilité d’une solution des deux États. Les accords intérimaires ne font que provoquer l’impatience et accroître l’extrémisme. Il faut un statut final fondé sur les propositions de l’Initiative de Genève.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Who says we embrace the fence ? », par Yossi Beilin et Yasser Abed Rabbo, Ha’aretz, 2 mars 2005.
« We want to revive Geneva, not defend the fence », Daily Star, 11 mars 2005.