Au Sommet de Camp David, les dirigeants du G-8 et de pays africains s’engageront à adhérer à la Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition, la prochaine étape de notre engagement commun à réaliser la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale. En partenariat avec les populations et les dirigeants d’Afrique, nos objectifs consistent à accroître les investissements privés nationaux et étrangers responsables dans l’agriculture africaine, à amener au niveau requis l’innovation de nature à accroître la productivité agricole, et à réduire les risque portsés par des économies et des collectivités vulnérables. Nous reconnaissons et mettronsà contribution (envaleurvaleur - utiliseront ?)le rôle essentiel des petits agriculteurs, notamment les femmes, dans la transformation de l’agriculture et la création d’économies prospères.

La Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition se veut un engagement commun à réaliser une croissance agricole soutenue et inclusive ainsi qu’à sortir 50 millions de personnes de la pauvreté au cours des dix prochaines années enfaisant converger, notammentalignant : les engagements des dirigeants africains à mettre en œuvre des politiques et des plans nationaux efficaces en faveur de la sécurité alimentaire ; les engagements de partenaires du secteur privé à accroître les investissements là où les conditions sont favorables ; et les engagements du G-8 à accroître le potentiel de l’Afrique à s’engager sur la voie d’une croissance agricole rapide et durable.

Nous saluons le soutien de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAfD), ainsi que du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies, du Fonds international de développement agricole (FIDA) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, à la Nouvelle alliance. Nous nous réjouissons également de l’adoption avec succès des Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale et nous appuyons le processus de consultation élargi et l’utilisation, à titre d’essai des Principes pour l’investissement agricole responsable.
La Nouvelle Alliance se fondera sur la promesse faite à L’Aquila et aidera à la concrétiser

Depuis le Sommet de L’Aquila, où nous nous sommes engagés à « agir avec l’envergure et l’urgencevouluesnécessairespour assurer la sécurité alimentaire à long terme dans le monde », nous avons augmenté nos investissements bilatéraux et multilatéraux dans la sécurité alimentaire et modifié notre façon de faire, conformément aux principes fondamentaux de l’efficacité de l’aide. Sur la base des conclusions du Rapport surle suivi des engagementsla reddition de comptesdu G-8 de 2012, et conformément aux Principes de Rome pour une sécurité alimentaire mondiale, le G-8 s’accordera pour :

* s’acquitter rapidement des engagements financiers en suspens pris à L’Aquila et chercher à maintenir un ferme soutien aux efforts visant à relever les défis actuels et futurs de la sécurité alimentaire mondiale, y compris par une aide bilatérale et multilatérale ;

* faire en sorte que notre aide converge directement avec les plans nationaux ;

* renforcer la coordination des stratégies, de l’aide et des programmes nationaux du G-8 au niveau national et avec des pays partenaires afin d’accroître les gains d’efficacité, de réduire le fardeau des transactions et d’éliminer les répétitions et les lacunes.

La Nouvelle Alliance se fondera sur le partenariat

Pour accélérer le progrès des efforts nationaux dans ldes pays partenaires africains, le G-8 lancera les Cadres de coopération de la Nouvelle Alliance, qui concorderont avec des activités prioritaires du plan d’investissement national de chaque partenaireau titre dusoumis dans le cadre du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA), et seront assortis d’engagements financiers prévisibles, de mesures précises en matière de politiques et de déclarations d’intention du secteur privé.

Le G-8 agira en partenariat avec l’Union africaine, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique et le PDDAA afin de mettre en œuvre la Nouvelle Alliance, et mettra à contribution en particulier le Partenariat pour la croissance de l’Afrique (« Grow Africa Partnership »), pour s’assurer que nos efforts se fondent sur une prise en main africaine, donnent des résultats probants et puissent être euvent se répétéser à l’échelle de l’Afrique. Le G-8 agira de concert pour que les objectifs de la Nouvelle Alliance se réalisent, et les membres du G-8 apporteront leur soutien à ses éléments individuels dans un esprit de complémentarité.

Afin de mobiliser des capitaux privés à l’appui de la sécurité alimentaire, la Nouvelle Alliance :

* aidera à la préparation et au financement de projets d’amélioration de l’infrastructure agricole pouvant bénéficier d’un concours bancaire, dans le cadre d’initiatives multilatérales, y compris la création d’un nouveau mécanisme de financement accéléré pour l’infrastructure agricole.

* apportera son soutien au Programme mondial sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, avec pour objectiftd’obtenir des engagements de 1,2 milliard de dollars sur trois ans de donateurs existants et nouveaux, de façon à élargir et à renforcer les activités de ses volets du secteur public et privé ainsi qu’à soutenir d’autres mécanismes qui améliorent l’appropriation nationale et s’inscrivent dans la ligne des plans d’investissement nationaux du PDDAA.

* rendra compte des progrès réalisés par des institutions financières de développement du G-8 afin de mobiliser d’autres investissements privés dans l’agriculture africaine et d’accroître le nombre d’options financières et les outils novateurs de réduction du risque à la disposition des petits agriculteurs et des agroentreprises de taille moyenne.

* demandera à la Banque mondiale, avec la collaboration d’autres partenaires concernés, de formuler des options en vue de créer un indice de la facilité de faire des affaires en agriculture.

* annoncera la signature de lettres d’intention de plus de 45 entreprises multinationales et locales en vertu desquelles celles-ci s’engagent à investir plus de 3 milliards de dollars dans l’ensemble de la chaîne de valeur agricole dans les pays du Partenariat pour la croissance de l’Afrique, et la signature, par plus de 60 entreprises, de la Déclaration de soutien du secteur privé au développement agricole africain, dans laquelle celles-ci souligneront leur détermination à soutenir l’agriculture africaine et des partenariats publics-privés, et cela de manière responsable.

Pour amener l’innovation au niveau requis, la Nouvelle Alliance :

* fixera des échéances de 10 ans dans des pays partenaires pour une amélioration durable de la production agricole, l’adoption de technologies de production améliorées, y compris des variétés de semences améliorées, ainsi que des pratiques de gestion après la récolte qui s’inscrivent dans une approche axée sur la chaîne de valeur, et des mesures pour assurer la durabilité écologique et sauvegarder l’agrobiodiversité.

* lancera une plateforme technologique avec la collaboration du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI), le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA) et d’autres partenaires, en consultation avec la Plateforme pour l’agriculture tropicale et la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CDRA), initiative qui évaluera la disponibilité de technologies améliorées pour la culture de denrées essentielles, en vue d’obtenir une production durable, de créer une capacité de résilience et d’améliorer la nutrition, cernera les obstacles actuels à l’adoption de ces technologies et mettra en place un plan d’action visant à l’accélérer.

* lancera le Partenariat pour la promotion des semences et d’autres technologies, qui aura son siège à l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), afin de renforcer le secteur des semences et de promouvoir la commercialisation, la distribution et l’adoption de technologies cruciales, de variétés de semences améliorées et d’autres technologies placées en tête des priorités par la Plateforme pour la technologie en vue d’atteindre des objectifs établis dans des pays partenaires.

* partagera les données agricoles pertinentes disponibles dans les pays du G-8 avecldes partenaires africains et organisera une conférence internationale sur le thème « Des données ouvertes pour l’agriculture », de façon à formuler des options pour la création d’une plateforme internationale visant à mettre de l’information agricole et connexe fiable à la disposition des agriculteurs, des chercheurs et des décisionnaires africains, en prenant en considération les bases de données agricoles existantes.

* lancera un concours d’innovation en matière de technologie de l’information et des communications à l’appui des services de vulgarisation agricole au Sommet de l’Union africaine en juillet 2012.

* examinera la possibilité d’appliquer une approche fondée sur l’octroi de licences à des fins non lucratives pour accroître l’accès en Afrique à des technologies alimentaires et nutritionnelles mises au point par des instituts de recherche nationaux.

Pour réduire et gérer le risque, la Nouvelle Alliance :

* aidera la Plateforme pour la gestion du risque en agriculture (PARM) à terminer l’élaboration de stratégies nationales en vue de l’évaluation du risque en agriculture, qui sera réalisée par la Banque mondiale et d’autres institutions internationales, en partenariat étroit avec les pays de la Nouvelle Alliance, avec pour mandat de relever les principaux risques pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle et pour le développement de l’agriculture, et de recommander des options pour la gestion de ces risques.

* créera un réseau d’action international pour accélérer la mise à disposition et l’adoption d’un indice d’assurance agricole, afin de réduire les risques que courent les agriculteurs, notamment les petits exploitants et les femmes, et d’accroître les revenus ainsi que la sécurité nutritionnelle. Ce réseau mettra en commun des données et des résultats ; relèvera les contraintes ; apportera son soutien à la formation et au renforcement des capacités au niveau régional ; accélérera l’élaboration de mécanismes qui répondent aux besoins des petits agriculteurs et des pasteurs.

* reconnaîtra la nécessité d’adopter des instruments pour la gestion du risque souverain en Afrique, en tenant compte des avancées réalisées par l’Union africaine et ses gouvernements membres vers la création de la Capacité africaine de gestion du risque, mécanisme régional mettant en commun les capacités de gestion du risque face aux sécheresses.

Pour améliorer les résultats nutritionnels et réduire les retards de croissance chez l’enfant, le G-8 :

* appuiera activement le mouvement « Renforcer la nutrition » et accueillera favorablement l’engagement de partenaires africains à améliorer le bien-être nutritionnel de leurs populations, tout particulièrement pendant la période cruciale d’une durée de 1 000 jours, de la grossesse jusqu’au deuxième anniversaire de l’enfant. Nous promettons que les membres du G-8 continueront de mettre à exécution des programmes efficaces pour réduire encore davantage les retards de croissance chez l’enfant.

* s’engagera à améliorer le suivi et l’affectation, dans tous les secteurs, des ressources consacrées à la nutrition et veillera à la coordination des activités à l’appui de la nutrition dans l’ensemble de ces secteurs.

* appuiera la diffusion, l’adoption et la consommation accélérées de variétés de cultures biofortifiées, la diversification des cultures et les technologies connexes visant à améliorer la qualité nutritionnelle des aliments en Afrique.

* élaborera un plan d’action pour la recherche sur les politiques en matière de nutrition et appuiera les efforts d’institutions, de la société civile et de partenaires du secteur privé africains pour mettre en place des centres régionaux d’apprentissage sur la nutrition.

Pour s’assurer que l’on rende compte des résultats, la Nouvelle Alliance :

* mettra sur pied un conseil des dirigeants chargé de promouvoir la mise en œuvre et d’en effectuer le suivi, qui rendra compte au G-8 et à l’Union africaine des progrès réalisés vers la concrétisation des engagements pris dans le cadre de la Nouvelle Alliance, y compris ceux souscrits par le secteur privé.

* rendra compte, au Sommet du G-8 de 2013, de la mise en œuvre de la Nouvelle Alliance, y compris des mesures du secteur privé, en collaboration avec l’Union africaine.