Message au Congrès sur l’état de l’Union

M. le Président, M. le Speaker, Membres du 77e Congrès,

Je m’adresse à vous, les membres du 77e Congrès, à un moment sans précédent dans l’histoire de l’Union. J’emploie le mot « sans précédent » parce qu’à aucune époque précédente la sécurité de l’Amérique n’a subi une menace extérieure aussi sérieuse qu’aujourd’hui.

Depuis la formation de notre Gouvernement constitutionnel, en 1789, la plupart des périodes de crise de notre histoire ont été liées à nos affaires intérieures. Heureusement, une seule des ces crises - la guerre de quatre ans entre les États [la guerre de Sécession] - a menacé notre unité nationale. Aujourd’hui, Dieu merci, cent trente millions d’Américains, dans quarante-huit États, ont oublié ces points cardinaux de notre unité nationale.

Il est vrai que, avant 1914, les États-Unis ont souvent été troublés par des événements qui avaient lieu dans d’autres continents. Nous nous sommes même engagés dans deux guerres avec des nations européennes et dans un certain nombre de guerres non déclarées dans les Indes occidentales, en Méditerranée et dans le Pacifique pour défendre les droits de l’Amérique et les principes du commerce paisible. Mais, en aucun cas, une menace sérieuse était apparue contre notre sécurité nationale ou notre indépendance.

Ce que je cherche à montrer, c’est cette vérité historique que les États-Unis en tant que nation ont toujours clairement et fermement été opposés à toute tentative de nous enfermer derrière une muraille de Chine, tandis que le destin de la civilisation se joue. Aujourd’hui, en pensant à nos enfants et à leurs enfants, nous refusons l’isolement imposé à nous-mêmes ou à n’importe quelle autre partie de l’Amérique.

Notre détermination, pendant toutes ces années, nous l’avons montrée, par exemple, durant le quart de siècle des guerres qui suivirent la Révolution française.

Alors que les guerres de Napoléon menaçaient les intérêts des États-Unis en raison de l’action de la France dans les Indes occidentales et en Louisiane, et alors que nous nous sommes engagés dans la guerre de 1812 pour défendre notre droit de commercer paisiblement, il est néanmoins clair que ni la France ni la Grande-Bretagne, ni aucune autre nation, ne voulait dominer le monde entier.

De pareille manière, de 1815 à 1914 - quatre-vingt-dix-neuf ans - aucune guerre en Europe ou en Asie n’a constitué une vraie menace contre notre avenir ou contre l’avenir de n’importe quelle autre nation américaine.

Sauf dans l’épisode de Maximilien au Mexique, aucune puissance étrangère n’a cherché à s’établir dans ce Continent ; et la puissance de la flotte britannique dans l’océan Atlantique a été une puissance amicale. C’est toujours une puissance amicale.

Même lorsque la Guerre mondiale a éclaté en 1914, elle semblait ne constituer qu’une petite menace pour notre propre avenir. Mais, le temps passant, le peuple américain a commencé à voir ce que la chute des nations démocratiques pourrait signifier pour notre propre démocratie.

Nous n’avons pas besoin de trop insister sur les imperfections dans la paix de Versailles. Nous n’avons pas besoin de rappeler l’incapacité des démocraties à traiter les problèmes de la reconstruction du monde. Nous devons nous rappeler que la paix de 1919 était beaucoup moins injuste que le genre de « pacification » qui a commencé avant même Munich, et qui se poursuit avec l’ordre nouveau de la tyrannie qui cherche à se répandre sur tous les continents aujourd’hui. Le peuple Américain a toujours fait face à une telle tyrannie.

Tout homme réaliste sait que le mode de vie démocratique est en ce moment directement attaqué dans toutes les parties du monde, attaqué soit par les armes, soit par la propagation secrète du poison de la propagande diffusé par ceux qui cherchent à détruire l’unité et à favoriser la discorde dans les nations qui sont encore en paix.

Pendant seize longs mois, cette agression a détruit l’ensemble de la structure de la vie démocratique d’un nombre épouvantable de nations indépendantes, grandes et petites. Les agresseurs sont toujours sur la brèche, menaçant d’autres nations, grandes et petites.

Par conséquent, en tant que votre président, exécutant mon devoir constitutionnel d’« informer le Congrès de l’état de l’Union », je trouve, malheureusement, nécessaire d’indiquer que l’avenir et la sécurité de notre pays et de notre démocratie sont primordialement impliqués dans les événements qui se déroulent bien loin de nos frontières.

La défense armée de la survie de la démocratie est maintenant courageusement menée dans quatre continents. Si cette défense échoue, toute la population et toutes les ressources de l’Europe, de l’Asie, de l’Afrique et de l’Australasie seront dominées par les conquérants. Rappelons-nous que le total de ces populations et de leurs ressources dans ces quatre continents dépasse largement la somme totale de la population et des ressources de tout l’Hémisphère occidental.

Dans de tels moments, il est immature - et par ailleurs, faux - pour quiconque de prétendre qu’une Amérique non préparée, solitaire, et avec une main attachée derrière son dos, peut tenir à distance le monde entier.

Aucun Américain réaliste ne peut attendre de la générosité d’un dictateur la paix internationale, ou le retour à une véritable indépendance, ou le désarmement mondial, ou la liberté d’expression, ou la liberté de religion - ou même de bonnes affaires.

Une telle paix n’apporterait aucune sécurité pour nous ou pour nos voisins. « Ceux, qui renonceraient à une liberté essentielle pour acheter une peu de sécurité provisoire, ne méritent ni la liberté ni la sécurité. »

En tant que nation, nous pouvons être fiers du fait que nous avons le coeur tendre ; mais nous ne pouvons pas nous permettre d’être faibles d’esprit.

Nous devons toujours nous méfier de ceux qui en faisant sonner les cuivres et tinter les cymbales, prêchent le « isme » du pacifisme.

Il faut surtout se méfier de ce petit groupe d’hommes égoïstes qui couperaient les ailes de l’aigle américain afin de garnir leurs propres nids.

J’ai récemment souligné la rapidité avec laquelle le tempo de la guerre moderne pourrait apporter chez nous-mêmes l’agression matérielle à laquelle nous devons finalement nous attendre si les nations tyranniques gagnent cette guerre.

Il y a beaucoup de propos vagues sur notre immunité face à une invasion directe et immédiate par la mer. Evidemment, tant que la marine britannique conserve sa puissance, aucun danger n’existe. Même s’il n’y avait pas la marine britannique, il est peu probable qu’un quelconque ennemi soit assez stupide pour nous attaquer en lançant ses troupes contre les États-Unis, à travers des milliers de milles d’océan, avant d’avoir acquis des bases stratégiques à partir desquelles opérer.

Mais nous apprenons beaucoup des leçons de ces dernières années en Europe, en particulier la leçon de la Norvège, dont les ports maritimes essentiels ont été pris par traitrise et par surprise, après une préparation de plusieurs années.

La première phase de l’invasion de cet hémisphère ne serait pas le débarquement de troupes régulières. Les poins stratégiques nécessaires seraient occupés par des agents secrets et par leurs dupes - et un grand nombre d’entre eux sont déjà ici et en Amérique latine.

Tant que les pays agresseurs poursuivront leur offensive, ils - et non pas nous - choisiront le moment, l’endroit et la méthode de leur attaque.

C’est pourquoi l’avenir de toutes les Républiques américaines est aujourd’hui en sérieux danger.

C’est pourquoi ce message annuel au Congrès est unique dans notre histoire.

C’est pourquoi tous les membres de l’Exécutif et tous les membres du Congrès ont une lourde responsabilité.

C’est le moment où il est nécessaire que nos actions et notre politique soient consacrées principalement - presque exclusivement - à répondre à ce péril extérieur. Pour tous nos problèmes intérieurs, ils sont maintenant une partie de la grande urgence.

Tout comme notre politique nationale dans les questions intérieures a été basée sur un respect décent pour les droits et la dignité de tous nos concitoyens à l’intérieur de nos frontières, de même notre politique nationale dans les affaires étrangères doit être fondée sur un respect décent pour les droits et la dignité de toutes les nations, grandes et petites. Et la justice de cette morale doit et va gagner finalement.

Notre politique nationale consiste en ceci :

Premièrement, par une expression impressionnante de la volonté publique et sans égard pour l’esprit partisan, nous nous engageons pour la défense nationale tous risques ;

Deuxièmement, par une expression impressionnante de la volonté publique et sans égard pour l’esprit partisan, nous nous engageons à apporter notre plein soutien à tous les peuples résolus, partout dans le monde, à résister à l’agression, et qui empêchent maintenant la guerre de s’approcher de notre Hémisphère. Par ce soutien, nous exprimons notre détermination que la cause démocratique prévaudra ; et nous renforçons la défense et la sécurité de notre propre nation ;

Troisièmement, par une expression impressionnante de la volonté publique et sans égard pour l’esprit partisan, nous nous engageons à proposer que les principes de la morale et les considérations relatives à notre propre sécurité ne nous permettront jamais d’approuver une paix dictée par des agresseurs et parrainée par des conciliateurs. Nous savons qu’une paix durable ne peut être achetée au prix de la liberté des autres personnes ;

Lors de la récente élection nationale, il n’y avait aucune différence substantielle entre les deux grands partis en ce qui concerne cette politique nationale. Aucune question n’a été combattue dehors sur cette ligne devant l’électorat américain. Aujourd’hui il est parfaitement évident que les citoyens américains, partout dans le monde, exigent et soutiennent une action rapide et complète en reconnaissant ce danger manifeste.

Par conséquent, le besoin immédiat est une augmentation rapide et continue de notre production d’armement.

Les dirigeants de l’industrie l’industrie et du monde du travail ont répondu à notre appel. Les objectifs de production ont été fixés. Dans certains cas, ces objectifs ont été atteints à l’avance ; dans certains cas, nous sommes dans les temps ; dans d’autres cas, il y a des retards légers mais pas graves ; et dans certains cas - et je suis désolé de le dire, des cas très importants - nous sommes tous concernés par la lenteur de la réalisation de nos plans.

L’armée et la marine cependant ont accompli des progrès considérables durant l’année écoulée. Notre expérience nous permet d’améliorer et d’accélérer nos méthodes de production avec chaque jour qui passe. Et le meilleur d’aujourd’hui n’est pas assez bon pour demain.

Je ne suis pas satisfait des progrès jusqu’ici accomplis. Les hommes en charge du programme représentent le meilleur de la formation, de la compétence et du patriotisme. Ils ne sont pas satisfaits des progrès réalisés jusqu’à présent. Aucun de nous ne sera satisfait jusqu’à ce que le travail soit fait.

Peu importe si l’objectif initial était trop élevé ou trop bas, notre objectif, c’est des résultats plus rapides et meilleurs. Voici deux exemples :

Nous sommes en retard pour sortir des avions terminés, mais nous travaillons jour et nuit pour résoudre les innombrables problèmes et rattraper ce retard.

Nous sommes en avance sur la construction des navires de guerre, mais nous travaillons pour obtenir encore plus d’avance sur ce calendrier.

Changer une nation entière, qui produit en temps de paix des matériels de paix, en une base pour le temps de guerre de production de matériels de guerre, n’est pas une mince tâche. Et la plus grande difficulté vient au début du programme, lorsque de nouveaux outils, de nouvelles installations d’usines, de nouvelles chaines de montage et de nouvelles cales de construction navale doivent être construits, avant que le nouveau matériel commence à en sortir régulièrement et rapidement.

Le Congrès, bien sûr, doit justement se tenir informé en permanence de l’état d’avancement du programme. Cependant, il y a certaines informations, comme le Congrès lui-même le reconnaîtra facilement, qui, dans l’intérêt de notre propre sécurité et de celle des nations que nous soutenons, doivent rester confidentielles.

De nouvelles circonstances engendrent constamment de nouveaux besoins pour notre sécurité. Je demande au Congrès d’augmenter fortement les crédits et les autorisations pour mener à bien ce que nous avons commencé.

Je demande également au Congrès des pouvoirs et des fonds suffisants pour la fabrication de munitions et de fournitures de guerre supplémentaires de toutes sortes, pour les fournir à ces nations qui sont maintenant en guerre avec les pays agresseurs.

Notre rôle le plus utile et immédiat et d’agir comme un arsenal pour eux, ainsi que pour nous-mêmes. Ils n’ont pas besoin d’hommes, mais ils besoin de milliards de dollars d’armes pour se défendre.

Le temps est proche où ils ne seront pas en mesure de payer pour eux tous en argent comptant. Nous ne pouvons pas, et nous ne voulons pas leur dire de se rendre, simplement parce qu’ils sont actuellement incapables de payer les armes dont nous savons qu’ils doivent les avoir.

Je ne recommande pas que nous leur fassions un prêt en dollars pour payer ces armes - un prêt doit être remboursé en dollars.

Je recommande que permettions à ces nations de continuer à obtenir du matériel de guerre aux États-Unis en mettant leurs commandes dans notre propre programme. La quasi totalité de leur matériel pourrait, le moment venu, être utile à notre propre défense.

Prenant conseil des experts militaires et des autorités navales, et tenant compte de ce qui est le mieux pour notre sécurité, nous sommes libres de décider de ce qui doit être conservé ici et de ce qui doit être envoyé à l’étranger, pour nos amis qui par leur résistance acharnée et héroïque nous donnent le temps de préparer notre propre défense.

Pour ce que nous envoyons à l’étranger, nous serons remboursés dans un délai raisonnable après la fin des hostilités, en matériels semblables ou, à notre choix, par d’autres marchandises de toutes sortes, qu’ils peuvent produire et dont nous avons besoin.

Disons aux démocraties : « Nous, les Américains, sommes extrêmement concernés par votre défense de la liberté. Nous fournissons nos énergies, nos ressources et nos capacités d’organisation pour vous donner la force de retrouver et de maintenir un monde libre. Nous vous enverrons, en nombre toujours croissant, des navires, des avions, des chars, des canons. C’est notre but et notre engagement. »

Dans la réalisation de cet objectif, nous ne serons pas intimidés par les menaces des dictateurs qui considèrent comme une violation du droit international ou comme un acte de guerre, notre aide aux démocraties qui osent résister à leur agression. Cette aide n’est pas un acte de guerre, même si un dictateur devait unilatéralement la proclamer ainsi.

Quand les dictateurs, si les dictateurs sont prêts à nous faire la guerre, ils n’attendront pas un acte de guerre de notre part. Ils n’ont pas attendu, pour la Norvège, la Belgique ou les Pays-Bas, qu’ils aient commis un acte de guerre.

Leur seul intérêt est dans un nouveau sens du droit international, qui manque de réciprocité dans son respect et, par conséquent, devient un instrument d’oppression.

Le bonheur des générations futures d’Américains pourrait bien dépendre de la manière dont nous pouvons rendre notre aide efficace et immédiate. Personne ne peut dire le caractère exact des situations d’urgence auxquelles nous sommes appelés à répondre. Les mains de la nation ne doivent pas être liées lorsque la vie de la nation est en danger.

Nous devons tous nous préparer à faire les sacrifices qu’exigent les circonstances critiques - presque aussi graves que la guerre elle-même. Tout ce qui peut nuire à la rapidité et à l’efficacité des préparatifs de défense doit céder le pas devant les besoins de la nation.

Une nation libre a le droit de s’attendre à une complète coopération de toutes les catégories sociales. Une nation libre a le droit de se tourner vers les dirigeants de l’entreprise, des travailleurs et de l’agriculture pour qu’ils prennent la tête dans la stimulation de l’effort, non pas dans les autres catégories, mais au sein de leurs propres catégories sociales.

La meilleure façon de traiter les quelques fainéants ou fauteurs de troubles dans notre milieu, c’est d’abord de leur faire honte par l’exemple du patriotisme et, si cela échoue, d’utiliser la souveraineté du Gouvernement pour sauver le Gouvernement.

De même que l’homme ne vit pas seulement de pain, il ne combat pas seulement avec les armes. Ceux qui sont aux postes de défense et ceux qui, derrière eux, construisent nos défenses, doivent avoir la résolution et le courage qui viennent d’une foi inébranlable dans le mode de vie qu’ils défendent. L’action puissante que nous réclamons ne peut pas être fondée sur l’indifférence à l’égard de tout ce pourquoi nous combattons.

La nation tire une grande satisfaction et beaucoup de force des choses qui ont été faites pour rendre le peuple conscient de l’enjeu, pour chaque individu, dans la préservation de la vie démocratique en Amérique. Tout ceci a durci la trempe de notre peuple, a renouvelé sa foi et a consolidé son dévouement aux institutions que nous nous préparons à défendre.

Certes, ce n’est pas le moment pour chacun de nous de cesser de penser aux problèmes économiques et sociaux qui sont les causes profonde de la révolution sociale qui est aujourd’hui un des facteurs déterminants dans le monde.

Car il n’y a rien de mystérieux dans les fondements d’une démocratie saine et forte. Les choses essentielles que notre peuple attend de son système économique et social sont simples. C’est :
- L’égalité des chances pour les jeunes et pour les autres ;
- Du travail pour ceux qui peuvent travailler ;
- La sécurité pour ceux qui en ont besoin ;
- La fin des privilèges réservés à quelques-uns ;
- La sauvegarde des libertés individuelles pour tous ;
- La jouissance des fruits du progrès scientifique, grâce à un niveau de vie plus élevé et en constante augmentation.

Telles sont les choses simples et fondamentales, que l’on ne doit jamais perdre de vue dans l’agitation et l’incroyable complexité de notre monde moderne. La force intérieure constante de nos systèmes politiques et économiques dépend de la manière dont ils répondent à ces espérances.

Beaucoup de sujets relatifs à notre économie sociale appellent une amélioration immédiate.

Par exemple :
- Nous devrions accorder à plus de citoyens des pensions de vieillesse et l’assurance contre le chômage ;
- Nous devrions élargir les possibilités de soins médicaux convenables ;
- Nous devrions prévoir un meilleur système permettant aux personnes qui le méritent ou en ont besoin d’obtenir un emploi rémunérateur.

J’ai fait appel aux sacrifices personnels. Je suis certain de la volonté de presque tous les Américains de répondre à cet appel.
Une partie du sacrifice signifie le paiement d’impôts plus lourds. Dans mon message sur le budget, je recommanderai qu’une plus grande partie de ce grand programme de défense soit couverte par les impôts que nous payons aujourd’hui. Personne ne devrait essayer de s’enrichir avec ce programme ou réussir à le faire ; et le principe du paiement de l’impôt selon les capacités de paiement doit être constamment sous nos yeux pour guider notre législation.

Si le Congrès maintient ces principes, les électeurs, en mettant le patriotisme au-dessus de leurs portefeuilles, vous donneront leur approbation.

Dans l’avenir, que nous cherchons à rendre sûr, nous attendons avec impatience un monde fondé sur les quatre libertés humaines essentielles.

La première est la liberté de parole et d’expression - partout dans le monde.

La deuxième est la liberté pour chacun d’adorer Dieu comme il l’entend - partout dans le monde.

La troisième, c’est d’être libéré du besoin - ce qui, traduit sur le plan mondial, signifie des accords économiques qui garantiront à chaque nation une vie saine et paisible, pour ses habitants - partout dans le monde.

La quatrième, c’est d’être libéré de la peur - ce qui, traduit sur le plan mondial, signifie une réduction mondiale des armements, à un tel point et de manière si poussée qu’aucune nation ne sera en mesure de commettre une agression matérielle contre ses voisins - partout dans le monde.

Ce n’est pas la vision d’un millénaire éloigné. C’est la base précise du genre de monde réalisable à notre propre époque et par notre génération. Ce genre de monde est l’antithèse même de ce prétendu ordre nouveau de la tyrannie, que les dictateurs cherchent à créer dans le fracas des bombes.

A cet ordre nouveau, nous opposons une conception plus élevée - un ordre moral. Une bonne société peut faire face aux plans de domination mondiale et aux révolutions à l’étranger, sans crainte.

Depuis le début de notre histoire américaine, nous sommes engagés dans le changement - dans une perpétuelle révolution pacifique - une révolution qui se poursuit régulièrement, s’adaptant tranquillement à des conditions changeantes - sans camp de concentration, ni chaux vive dans la fosse. L’ordre mondial que nous recherchons, c’est la coopération entre les pays libres, travaillant ensemble dans une société civilisée amicale.

Cette nation a confié son destin aux mains, aux esprits et aux coeurs de millions d’hommes et de femmes libres ; et placé sa foi en la liberté sous la direction de Dieu. La liberté suppose la primauté des droits de l’homme partout. Nous soutenons ceux qui luttent pour acquérir ces droits ou les préserver. Notre force réside dans notre unité de vues. Pour une conception si élevée, il ne peut y avoir aucune autre fin que la victoire.