Mesdames et Messieurs, il va sans dire que les yeux de l’histoire sont braqués sur nous et sur les questions profondes qui se posent à nous. C’est simple : allons-nous agir, allons-nous faire ce qui doit être fait ? Allons-nous saisir l’immense opportunité qui se présente à nous ? Ou allons-nous condamner les générations futures à souffrir ?

C’est cette décennie qui déterminera la réponse. Cette décennie. La science est claire, il ne nous reste qu’une petite marge de manœuvre pour relever nos ambitions et nous élever à la hauteur de la tâche. Or cette marge se rétrécit rapidement.

C’est une décennie décisive au cours de laquelle nous avons l’occasion de faire nos preuves. L’objectif de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius reste à notre portée si nous nous mobilisons ensemble, si nous nous engageons, chacun, à fournir notre part d’effort avec détermination et avec ambition. C’est l’objectif de la COP26.

Glasgow doit être le coup d’envoi d’une décennie d’ambition et d’innovation pour préserver notre avenir commun.

Le changement climatique fait déjà des ravages dans le monde, nous ont dit de nombreux intervenants. Il n’est pas hypothétique. Sa menace n’est pas hypothétique. Il détruit des vies et des moyens de subsistance, et ce, jour après jour.

Il coûte à nos nations des milliers de milliards de dollars. Des canicules et des sécheresses sans précédent attise des incendies de forêt plus étendus et plus intenses dans certains endroits, et elles entraînent de mauvaises récoltes dans d’autres. Des inondations sans précédent et des tempêtes qui ne se produisaient qu’une fois par siècle ont lieu maintenant à quelques années d’intervalle.

Ces derniers mois, les États-Unis ont vécu tout cela, et toutes les régions du monde peuvent en dire autant. Et à une époque où cette pandémie a montré de manière si douloureuse qu’aucune nation ne peut s’isoler face à des menaces sans frontières, nous savons qu’aucun d’entre nous ne peut échapper au pire qui nous attend si nous ne saisissons pas ce moment.

Mais Mesdames et Messieurs, dans cette catastrophe grandissante, je crois qu’il y a une opportunité incroyable. Pas seulement pour les États-Unis, mais pour nous tous. Nous nous trouvons à un point d’inflexion dans l’histoire du monde. Nous avons la possibilité d’investir en nous-mêmes et de construire un avenir énergétique propre et équitable. Et, ce faisant, de créer des millions d’emplois bien rémunérés et des opportunités dans le monde entier. Un air plus pur pour nos enfants, des océans où la vie est plus abondante, des forêts et des écosystèmes plus sains pour notre planète.

Nous pouvons créer un environnement qui élève le niveau de vie dans le monde entier. Il s’agit d’un impératif moral, mais aussi d’un impératif économique — si nous stimulons une plus grande croissance, de nouveaux emplois, de meilleures opportunités pour tous nos concitoyens.

Et quant à la volatilité actuelle des prix de l’énergie, voyons-y non pas une raison de faire marche arrière face à nos objectifs en matière d’énergie propre, mais plutôt un appel à l’action.

Les prix élevés de l’énergie ne font que renforcer le besoin urgent de diversifier les sources, de miser encore plus sur le développement de l’énergie propre et d’adapter les nouvelles technologies prometteuses en matière d’énergie propre afin que nous ne restions pas trop dépendants d’une seule source d’énergie pour faire tourner nos économies et nos collectivités.

C’est dans l’intérêt de chaque nation. Et c’est une occasion, à mon avis, de faire un investissement générationnel dans notre résilience économique aussi bien que dans nos travailleurs et nos collectivités à travers le monde. C’est ce que nous allons faire aux États-Unis.

Mon initiative Build Back Better prévoit des investissements historiques dans les énergies propres, les investissements les plus importants jamais proposés par une nation avancée pour faire face à la crise climatique.

Nous allons réduire les émissions de gaz à effet de serre des États-Unis de plus d’une gigatonne d’ici 2030, tout en donnant aux consommateurs les moyens de faire des économies par le biais de crédits d’impôt, notamment pour l’installation de panneaux solaires, l’amélioration de l’isolation de leur logement et la baisse des prix de l’énergie. Nous allons également offrir un air et une eau plus propres à nos enfants, électrifier les parcs de bus scolaires, accroître les crédits à l’achat de véhicules électriques et nous attaquer aux polluants organiques persistants.

Cela encouragera le recours à des énergies propres dans le secteur manufacturier, la construction de panneaux solaires et d’éoliennes qui sont les marchés énergétiques croissants de l’avenir. Cela créera des emplois syndiqués bien rémunérés pour les travailleurs américains, ce qu’il ne faut pas perdre de vue.

Lorsque je parle du changement climatique à mes compatriotes, je leur dis que c’est une question d’emplois. Je pense aux ouvriers qui installeront des milliers de kilomètres de lignes de transmission d’un réseau électrique propre, moderne et résilient. Aux ouvriers de l’automobile qui construiront la prochaine génération de véhicules électriques, et aux électriciens qui installeront un réseau national de 500 000 stations-service pour les faire rouler dans tout mon pays. Aux ingénieurs qui concevront de nouveaux systèmes de capture du carbone, et aux ouvriers du bâtiment qui en feront une réalité. Aux agriculteurs, qui contribueront non seulement à la lutte contre la faim dans le monde, mais aussi à la lutte contre le changement climatique par le biais de l’utilisation des sols. Aux collectivités qui se trouveront revitalisées par de nouvelles industries et de nouvelles opportunités.

Et parce que nous prenons toutes ces mesures, nous pourrons, nous, les États-Unis, atteindre l’objectif ambitieux que j’ai fixé lors du sommet des dirigeants sur le climat en avril dernier, à savoir réduire nos émissions, d’ici 2030, de 50 à 52 % par rapport aux niveaux de 2005.

Nous montrerons au monde entier que les États-Unis ne se contentent pas d’être revenus à la table des négociations, mais qu’ils jouent aussi un rôle de chef de file, je l’espère, par la force de leur exemple.

Je sais que cela n’a pas été le cas, et c’est pour cela que mon gouvernement travaille d’arrache-pied pour montrer que notre engagement en matière de climat, loin de se gorger de paroles, se traduit par des actes.

Dès le premier jour de mon mandat, je suis passé à l’action et j’ai organisé le retour des États-Unis dans l’Accord de Paris. Depuis, notre gouvernement a travaillé sans relâche pour permettre les percées en matière d’énergie propre qui sont nécessaires à la réalisation de l’objectif de zéro émission nette, et pour collaborer avec le secteur privé sur la prochaine génération de technologies qui alimenteront l’économie propre de demain.

Dans les jours qui viennent, les États-Unis annonceront de nouvelles initiatives qui illustreront leur engagement à apporter des solutions innovantes dans de multiples secteurs, de l’agriculture au pétrole et au gaz, en passant par la lutte contre la déforestation et à la question des industries qui ont du mal à réduire leurs émissions.

Nous planifions à la fois un sprint à court terme jusqu’en 2030, qui gardera l’objectif d’un réchauffement de 1,5 degré Celsius à notre portée, et un marathon qui nous mènera jusqu’à la ligne d’arrivée et transformera la plus grande économie du monde en un moteur d’énergie propre qui soit prospère, innovant, équitable et juste, pour un monde « net zéro ».

C’est pourquoi je publie aujourd’hui la stratégie à long terme des États-Unis, qui montre comment atteindre l’objectif de zéro émission nette dans toute l’économie américaine d’ici 2050 et qui renforce le caractère absolument essentiel de la prise de mesures audacieuses au cours de cette décennie décisive.

Nous allons également faire de notre mieux pour fournir notre part d’effort de façon à aider le reste du monde à passer à l’action. Nous voulons redoubler d’efforts pour aider les pays du monde entier, en particulier les pays en développement, à accélérer leur transition vers une énergie propre, à lutter contre la pollution, et ce, afin que le monde dans lequel nous devons tous vivre soit une planète plus propre, plus sûre et plus saine. Nous avons l’obligation d’apporter notre concours.

Aux Nations unies en septembre, j’ai annoncé que mon gouvernement travaillait avec le Congrès pour quadrupler d’ici 2024 notre financement climatique en soutien aux pays en développement d’ici 2024, notamment en augmentant considérablement notre appui aux efforts d’adaptation.

Cet engagement a rendu possible chacun de nos objectifs collectifs, en mobilisant une centaine de milliards de dollars par an pour le financement climatique. Mais la mobilisation des fonds à l’échelle requise pour répondre à l’immensité des besoins est un effort qui nécessite la participation de tous.

Comme d’autres intervenants l’ont mentionné aujourd’hui, les gouvernements et le secteur privé, et les banques multilatérales de développement, doivent également faire le travail nécessaire pour passer des millions aux milliards, voire aux milliers de milliards nécessaires à cette transition.

Aujourd’hui, je présente également un nouveau message sur l’adaptation qui expose comment nous mettrons en œuvre l’objectif mondial de l’adaptation et j’annonce notre toute première contribution au Fonds pour l’adaptation.

Mais notre engagement va au-delà du financement. Il en est un élément essentiel, mais nous allons aussi soutenir des solutions à tous les niveaux.

En amont de ce rassemblement, les États-Unis se sont joints à leurs partenaires du G7 pour lancer une initiative Build Back Better World (Reconstruire le monde en mieux). Nous avons également reconvoqué le Forum des économies majeures sur l’énergie et le climat pour lancer des actions transformatives et réhausser les ambitions.

Et en collaboration avec l’Union européenne, nous lançons une Initiative mondiale sur le méthane par laquelle nous nous engageons collectivement à réduire nos émissions de méthane, l’un des gaz à effet de serre les plus néfastes, d’au moins 30 % d’ici la fin de la décennie.

Plus de 70 pays se sont déjà engagés à réduire rapidement la pollution au méthane, et j’encourage tous les pays à en faire de même. C’est la stratégie la plus simple et la plus efficace que nous ayons pour ralentir le réchauffement climatique à court terme.

Mes chers amis, si nous voulons un avenir meilleur et plus porteur d’espoir, chaque nation doit faire sa part d’efforts en ayant des cibles ambitieuses pour maintenir celle de 1,5 degré à notre portée, et prévoir des plans spécifiques pour y parvenir, en particulier les grandes économies.

Il est impératif que nous soutenions les pays en développement afin qu’ils puissent être nos partenaires dans ce processus. Aujourd’hui, nous ne sommes toujours pas à la hauteur de nos ambitions. Il n’y a plus de temps pour hésiter, pour ménager la chèvre et le chou ni pour débattre entre nous.

C’est le plus grand défi de notre ère à tous, la menace existentielle à l’existence humaine telle que nous la connaissons. Et chaque jour où nous temporisons, le coût de l’inaction augmente.

Alors faisons de ce moment celui où nous répondons à l’appel de l’Histoire, ici à Glasgow. Que ce soit le début d’une décennie d’action transformative qui préserve notre planète et améliore la qualité de vie des gens partout dans le monde.

Nous pouvons y arriver ; nous devons juste faire le choix d’agir.

Alors, au travail ! Et merci !

Ceux d’entre nous qui sont responsables d’une grande partie de la déforestation et de tous les problèmes que nous avons jusqu’à présent ont d’immenses obligations envers les nations qui, en fait, n’étaient pas là et qui n’y sont pour rien. Nous devons aider les autres beaucoup plus que nous ne l’avons fait jusqu’à maintenant

Que Dieu vous bénisse tous, et que Dieu sauve la planète ! Merci. (Applaudissements)