Bonjour. Navré de vous avoir fait attendre. Je viens de m’entretenir pendant un bon moment avec le président Zelensky d’Ukraine.

Je lui ai dit, comme je le fais à chaque fois que nous nous parlons, que les États-Unis sont solidaires du peuple ukrainien qui lutte courageusement pour défendre son pays. Et c’est bien cela qu’il fait.

Et puisque Poutine poursuit son attaque impitoyable, les États-Unis et leurs Alliés et partenaires continueront d’œuvrer de concert pour accroître la pression économique sur Poutine et pour isoler davantage la Russie sur la scène mondiale.

Dans le courant de la journée, avec d’autres Alliés de l’OTAN et du G7 – Allemagne, Canada, France, Italie, Japon, Royaume-Uni – ainsi que l’Union européenne – nous allons annoncer conjointement plusieurs nouvelles mesures destinées à resserrer l’étau autour de Poutine et à le mettre encore plus devant ses responsabilités pour son agression contre l’Ukraine.

Et je veux revenir sur quelques-uns de ces points aujourd’hui.

Premièrement, chacun de nos pays va prendre des mesures pour retirer à la Russie le statut de nation la plus favorisée. La désignation de nation la plus favorisée signifie que deux pays sont convenus de faire du commerce ensemble dans les meilleurs termes possibles – des droits de douane peu élevés, peu d’obstacles au commerce et la quantité maximale d’importations autorisées.

Aux États-Unis, nous appelons cela des « relations commerciales normales permanentes » – PTNR [permanent normal trade relations] – mais c’est la même chose. La révocation de ce statut à la Russie va rendre tout commerce avec les États-Unis encore plus difficile. Et le faire en unisson avec d’autres pays qui représentent la moitié de l’économie mondiale sera un autre coup dur pour l’économie russe qui souffre déjà beaucoup à cause de nos sanctions.

Et je voudrais remercier la présidente de la Chambre, Madame Pelosi, le chef de la minorité à la Chambre, Monsieur McCarthy, le chef de la majorité au Sénat, Monsieur Schumer, et le chef de la minorité au Sénat, Monsieur McConnell, ainsi que les sénateurs Wyden et Crapo, les représentants Neal et Brady, pour leur leadership bipartite à ce sujet au Congrès.

Je tiens à remercier tout particulièrement Madame la présidente Pelosi, qui a été une ardente avocate de la révocation du statut PNTR et qui a accepté de repousser tout débat sur cette mesure à la Chambre tant que je n’aurai pas rassemblé tous nos principaux alliés pour que nous soyons tous au diapason. L’unité entre les alliés est d’une importance cruciale, comme vous le savez tous, du moins de mon point de vue.

De nombreux sujets nous divisent à Washington, mais la défense de la démocratie en Ukraine, pousser [punir] l’agression de la Russie ne doit pas en faire partie.

Le monde libre se rassemble pour faire face à Poutine. Nos deux partis ici, chez nous, montrent la voie. Et fort de cette coopération entre les deux partis, j’ai hâte de donner force de loi, en le signant, au texte qui révoque le statut PNTR, et, je le répète, c’est ce que la plupart des gens appellent la clause de « la nation la plus favorisée ».

Nous prenons également une mesure additionnelle qui interdit les importations de marchandises de plusieurs secteurs emblématiques de l’économie russe, dont les produits de la mer, la vodka et les diamants.

Et nous allons continuer à faire pression sur Poutine. Le G7 s’efforcera de priver la Russie de sa capacité d’emprunter aux principales institutions multinationales, comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.

Poutine est un agresseur — est l’agresseur. Et Poutine doit en payer le prix.

Il ne peut pas poursuivre une guerre qui menace les fondements mêmes — et c’est ce qu’il est en train de faire — les fondements mêmes de la paix et de la stabilité internationales, et demander ensuite de l’aide financière auprès de la communauté internationale.

Le G7 accroît aussi la pression sur les milliardaires russes corrompus. Nous ajoutons de nouveaux noms à la liste des oligarques et des membres de leur famille que nous ciblons. Et nous renforçons la coordination entre les pays du G7 afin de cibler et de saisir leurs gains mal acquis.

Ils soutiennent Poutine. Ils volent le peuple russe. Et ils tentent de cacher leur argent dans nos pays. Ils prennent part à – cette kleptocratie qui existe à Moscou. Et ils doivent ressentir eux aussi la douleur de ces sanctions.

Et tout en nous en prenant à leurs yachts de luxe et leurs résidences secondaires qui valent des centaines de millions de dollars, nous allons faire en sorte qu’il soit plus compliqué pour eux d’acheter des produits haut de gamme fabriqués dans notre pays. Nous interdisons l’exportation de produits de luxe vers la Russie. Il s’agit là des dernières mesures prises, mais pas des dernières mesures que nous prendrons.

Comme je l’ai dit en annonçant toutes ces mesures, nous allons frapper Poutine plus fort du fait que les États-Unis et leurs alliés et partenaires les plus proches agissent de concert.

L’ensemble de nos sanctions et de nos contrôles sur les exportations étouffe l’économie russe.

Le rouble a perdu plus de la moitié de sa valeur. On m’a dit qu’un dollar vaut désormais environ 200 roubles. La Bourse de Moscou est fermée depuis deux semaines parce qu’ils savent que dès qu’elle va ouvrir, elle va probablement s’effondrer.

Les agences de notation ont rétrogradé le gouvernement russe dans la catégorie « junk » (pourri) — son économie dans la catégorie « junk » (pourrie).

La liste des entreprises et multinationales qui quittent la Russie s’allonge de jour en jour.

Nous poursuivons également la [coopération] étroite avec les Alliés et les partenaires pour nous assurer que, grâce à cette coopération étroite, le peuple ukrainien est capable de défendre sa propre nation.

Les États-Unis ont envoyé plus d’un milliard de dollars d’aide sécuritaire à l’Ukraine au cours des douze derniers mois, y compris des capacités antichars et antiaériennes, qui permettent de neutraliser les chars, les avions et les hélicoptères, et de nouvelles livraisons arrivent tous les jours.

Nous, les États-Unis, facilitons également l’acheminement vers l’Ukraine d’une importante quantité d’aide sécuritaire de la part de nos Alliés et partenaires.

Sur le plan humanitaire, nous travaillons en étroite collaboration avec les Nations unies et les organisations humanitaires pour aider la population ukrainienne qui a été déplacée par la violence en Ukraine.

Nous fournissons des dizaines de milliers de tonnes de fournitures humanitaires – de la nourriture, de l’eau, des médicaments – qui arrivent par camion et par train tous les jours.

Hier, en Pologne, la vice-présidente Harris a annoncé une aide humanitaire supplémentaire de 53 millions de dollars pour l’Ukraine. Cela porte le total de l’aide humanitaire à 107 millions de dollars en l’espace de deux semaines seulement.

Plus d’une trentaine de pays, qui fournissent des centaines de millions de dollars supplémentaires, se sont joints à nous dans cet effort.

Et hier soir, à son grand honneur, le Congrès a voté une loi de dépenses qui a reçu un soutien bipartite et inclut une aide supplémentaire de 13,6 milliards de dollars pour le peuple ukrainien. Je serai heureux de la signer sans délai.

Mais je veux aussi être clair : nous nous assurerons que l’Ukraine dispose d’armes pour se défendre contre une force russe d’invasion. Nous allons envoyer de l’argent, de la nourriture et de l’aide pour sauver le peuple ukrainien. Et j’accueillerai les réfugiés ukrainiens. Nous devons les accueillir ici à bras ouverts s’ils ont besoin d’un accès.

Et nous allons fournir davantage de soutien à l’Ukraine. Nous allons rester solidaires avec nos Alliés en Europe et envoyer un message sans équivoque : nous défendrons chaque centimètre carré du territoire de l’OTAN avec toute la puissance d’une OTAN unie et dynamisée.

Nous ne mènerons pas une guerre contre la Russie en Ukraine. Un affrontement direct entre l’OTAN et la Russie, c’est la Troisième Guerre mondiale, et nous devons faire tout notre possible pour éviter ça.

Mais nous savons déjà que la guerre de Poutine contre l’Ukraine ne sera jamais une victoire.

Il espérait dominer l’Ukraine sans combattre. Il a échoué.

Il espérait briser la détermination européenne. Il a échoué.

Il espérait affaiblir l’Alliance transatlantique. Il a échoué.

Il espérait diviser la démocratie américaine, au niveau de nos positions. Il a échoué.

Le peuple américain est uni. Le monde est uni. Et nous sommes aux côtés du peuple d’Ukraine. Nous ne laisserons pas les autocrates et les empereurs en puissance dicter la marche du monde.

Les démocraties se montrent à la hauteur du moment, ralliant le monde du côté de la paix et du côté de la sécurité.

Nous montrons notre force, et nous ne faiblirons pas.

Que Dieu vous bénisse tous. Que Dieu bénisse l’Ukraine. Et que Dieu bénisse nos troupes.

Question : Monsieur le président, votre Maison-Blanche a déclaré que la Russie pourrait utiliser des armes chimiques ou créer une opération sous fausse bannière pour les utiliser. Quelles sont les preuves que vous avez vues à l’appui ? Et les États-Unis auraient-ils une réponse militaire si Poutine lance effectivement une attaque à l’arme chimique ?

LE PRÉSIDENT : Je ne vais pas parler du renseignement. Mais la Russie le paierait très cher si des armes chimiques étaient utilisées.