Pas d’arrivée en grand nombre de réfugiés dans les pays voisins de l’Irak
Il n’y a pas eu d’afflux important de réfugiés dans les pays voisins de l’Irak. Toutefois, l’UNHCR poursuit ses opérations de surveillance aux frontières et de mise en place des préparatifs dans la région.
Syrie : des centaines d’Irakiens demandent une protection temporaire à l’UNHCR
Des centaines d’Irakiens ont afflué au bureau de l’UNHCR à Damas, en vue d’obtenir une lettre leur offrant une protection temporaire. Depuis dimanche, l’UNHCR a émis plus de 1 400 documents à des ressortissants irakiens. Les personnes s’adressant à l’UNHCR seraient des Irakiens qui avaient fui leur pays avant le début du conflit mais qui ont à présent décidé d’officialiser leur statut en Syrie, en raison de la guerre.
Parmi les Irakiens qui se sont présentés au bureau de l’UNHCR à Damas, nul n’a demandé une aide alimentaire ou un logement. Il semblerait que tous aient été accueillis par des proches ou des membres de leurs familles à Damas même ou dans les villes avoisinantes. Ils n’ont pas non plus demandé à être transférés au camp de Al Hawl. L’UNHCR tente toutefois d’identifier parmi eux des personnes vulnérables, dont des personnes âgées ou handicapées, afin de leur fournir l’aide nécessaire.
Le document remis aux ressortissants irakiens par l’UNHCR affirme qu’ils ont besoin d’une assistance temporaire, et qu’en conséquence, ils ne doivent pas être renvoyés en Irak tant qu’ils ne peuvent pas y retourner en toute sécurité. En temps normal, le bureau de l’UNHCR à Damas voit arriver entre 40 et 50 Irakiens par jour. Dimanche 23 mars, leur nombre avait atteint 150 personnes, pour passer à plus de 750, dimanche dernier et à plus de 900 ce lundi.
Par ailleurs, il n’y a pas eu de nouvelles arrivées de réfugiés dans les régions situées le long des frontières. Une équipe de l’UNHCR a été envoyée à Dayr Az Zawr, pour surveiller le poste frontière d’Abu Kamal. Demain mardi, les membres de l’équipe se déplaceront en direction d’ Al Hasakah, qui sera la base de l’UNHCR pour ses opérations dans l’est de la Syrie. Depuis cette base, le personnel de l’Agence surveillera les passages frontaliers d’Al Yarubiyeh et de Faysh Khabur, dans l’extrême Nord-Est du pays.
Turquie : augmentation des stocks de secours d’urgence et accroissement des difficultés pour les opérations de surveillance à la frontière
Les stocks d’urgence continuent d’augmenter dans l’entrepôt régional de l’UNHCR à Iskanderun, dans le sud de la Turquie. A ce jour, l’entrepôt contient 10 800 tentes (pour près de 54 000 personnes) ; 95 500 couvertures (pour environ 48 000 personnes), 58 000 matelas (pour environ 96 000 personnes) ; 20 800 réchauds, ainsi que d’importantes quantités de bâches en plastique, de lampes à kérosène et de jerricanes. Un stock de 360 000 serviettes hygiéniques est en train d’être transféré à l’intérieur du pays vers un autre entrepôt de l’UNHCR à Gaziantep. Des stocks supplémentaires, dont 1000 tentes, 15 000 couvertures, 1000 matelas et 2000 réchauds, sont actuellement transférés depuis Iskenderun afin d’accroître les stocks de l’UNHCR en Syrie. Les biens stockés dans cet entrepôt seront utilisés pour les deux pays.
En Turquie, les équipes mobiles de l’UNHCR continuent de se trouver face à de graves difficultés. Dans la région isolée et montagneuse du Sud-Est du pays, où se trouvent à présent deux équipes, le mauvais état des routes entrave la bonne marche des opérations. L’une des équipes qui devait, depuis Hakkari, gagner la ville frontière de Cucurça dans le sud, a été contrainte d’abandonner le voyage après avoir appris que la route entre les deux villes avait été coupée par 25 avalanches et glissements de terrain. Il n’y a à présent aucun autre moyen d’accéder à Cucurça, l’un des principaux points d’arrivée des réfugiés durant la crise du Golfe en 1991. A défaut, les deux équipes de l’UNHCRse dirigent aujourd’hui vers Semdinli, à la croisée des frontières de l’Irak, de la Turquie et de l’Iran. Les équipes indiquent qu’elles bénéficient d’une bonne coopération de la part des autorités locales.
Une troisième équipe de surveillance, qui opère en dehors de la principale base turque de l’UNHCR à Silopi, continue de se heurter à des difficultés pour recevoir les autorisations nécessaires et n’a en fait pas obtenu, depuis ces six derniers jours, l’autorisation d’accéder aux régions situées le long des frontières, à l’Est et à l’Ouest de Silopi. Lundi, l’équipe devait se rendre à Uludere, un autre point de passage important en 1991. Vers midi, aucune autorisation n’ayant été reçue, elle a dû annuler la mission.
Jordanie : arrivée de tentes supplémentaires
Deux cargos Boeing 747, pilotés par un équipage de la Japan Self-Defense Air Force sont aujourd’hui arrivés à l’aéroport international Queen Alia, en Jordanie, avec à leur bord 160 tentes d’une capacité de 10 personnes chacune, don du gouvernement japonais à l’UNHCR. L’UNHCR envisage d’envoyer une partie de cette contribution japonaise dans l’Est de la Jordanie. Les autres tentes seront entreposées à l’extérieur d’Amman, dans le stock régional de l’UNHCR, d’où elles pourront être envoyées dans les régions frontalières de la région.
Iran : les préparatifs se poursuivent
Les préparations se poursuivent dans les quatre camps situés dans les provinces de Kermanshah, Khuzestan et Ilam, dans l’Ouest de l’Iran. Ces quatre camps seront dotés d’une capacité initiale de 60 000 réfugiés. Six autres camps ont été déminés et nivelés et pourront être ouverts en cas de besoin. L’UNHCR a également entreposé des couvertures, des tentes, des réservoirs d’eau, des sets de cuisine, des matelas et des rations alimentaires supplémentaires dans ses entrepôts situés dans les villes d’Ahwaz et de Kermanshah.
Par ailleurs, suite à des rapports faisant état de déplacés irakiens le long de la frontière iranienne, l’UNHCR a déployé des équipes mobiles, mais les autorités iraniennes ont indiqué que personne n’avait tenté de traverser la frontière pour pénétrer en Iran, une région infestée de mines et très militarisée. Les déplacements des civils à destination de ces régions sous haute surveillance et l’UNHCR a l’autorisation de se rendre à la frontière pour constater l’éventuelle présence de réfugiés.
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