Le Liban se retrouve plongé dans un débat relatif au gel des avoirs du Hamas placés dans des banques libanaises. Lundi 22 septembre, la Banque du Liban (BDL) a ainsi révélé avoir envoyé une lettre aux banques libanaises leur demandant de lui communiquer tout renseignement relatif à l’existence de comptes bancaires de six dirigeants du Hamas et de cinq associations caritatives qui lui sont liées à en croire le président états-unien George W. Bush.
Cette information a déclenché des réactions plus ou moins indignées, à commencer par celle du porte-parole du Hamas à Beyrouth, Oussama Hamdane, un des six dirigeants visés, qui a exhorté le chef d’État, Émile Lahoud, à à annuler cette directive. Ce dernier a donc demandé des « éclaircissements » à la BDL, ce qui laisse penser que le chef de l’État n’a pas été consulté avant que la banque n’entreprenne cette démarche.
Le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, a aussitôt tenté de désamorcer la crise, en déclarant que la Commission spéciale d’enquête sur le blanchiment d’argent, qui dépend de la BDL et d’où provient la lettre, « n’a pris aucune décision de gel de comptes ou de levée du secret bancaire touchant une quelconque personnalité liée à ces organisations » et qu’elle « ne prend pas en compte les allégations selon lesquelles ces mouvements sont terroristes ».
La Jordanie avait subi le même imbroglio à la mi-septembre. Quant à la Syrie, elle a ignoré la demande états-unienne de lui communiquer des informations concernant les comptes bancaires d’organisations telles que le Hamas, ainsi que sur la fortune de l’ancien dictateur irakien, Saddam Hussein.

Source
L&8217;Orient Le Jour (Liban)

« Assurances de la Banque centrale : Pas de gel des avoirs du Hamas », L’Orient Le Jour, 23 septembre 2003.