La Syrie a sous-entendu, lundi 6 septembre, qu’elle envisageait des « amendements raisonnables » à son projet de résolution - déjà adopté par le groupe arabe - et qu’elle doit présenter au Conseil de Sécurité de l’ONU afin de faire condamner l’agression israélienne sur son territoire.
La position états-unienne apparaît aujourd’hui plus souple, après que le président George W. Bush ait rappelé le droit à l’auto-défense d’Israël, tout en lui demandant d’éviter tout ce qui pourrait faire monter la pression dans la région. L’ambassadeur états-unien à l’ONU, John Negroponte, a néanmoins déclaré que son pays s’opposerait à une résolution du Conseil de Sécurité sur le Proche-Orient, si celle-ci ne contient pas une condamnation explicite du Hamas, du Jihad islamique, et des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, en tant que responsables des attentats terroristes, et si elle n’appelle pas au démantèlement des infrastructures qui soutiennent les terroristes, où qu’elles soient, en application de la résolution 1373 du Conseil de Sécurité.
La délégation états-unienne a distribué ce lundi ce qu’elle a qualifié de « principes Négroponte », qui concerneront les projets de résolution à venir sur le Proche-Orient. Ce document comprend cinq principes, que les États-Unis souhaitent impérativement voir figurer :
 la condamnation du terrorisme et la lutte contre ce fléau dans tous ses aspects
 le recensement du Hamas, du Jihad islamique et des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa en tant qu’organisations terroristes
 l’appel au démantèlement des infrastructures soutenant des opérations terroristes où qu’elles se trouvent
 l’invitation des différentes parties à trouver un accord au travers de la négociation
 l’acceptation du fait que le retrait d’Israël à sa position d’avant le 28 septembre 2001 est lié à l’amélioration de sa sécurité, au travers d’étapes mutuelles prises par les Israéliens et les Palestiniens, à l’invitation du Quartet, auteur de la Feuille de route.
Le projet de résolution syrien « condamne fermement l’agression militaire menée par Israël contre la souveraineté et le territoire de la République arabe de Syrie dimanche dernier, en violation de la Charte des Nations unies, des règles et principes de droit international et des résolutions concernées du Conseil de Sécurité ». Il exige également d’Israël qu’il cesse de menacer la sécurité régionale et internationale.
La menace d’un veto est aujourd’hui très présente, et la stratégie syrienne - avec l’appui du monde arabe - a été, jusqu’ici, d’obtenir neuf voix du Conseil de sécurité pour que le projet passe le premier tour. Il apparaît désormais que ce vote ne sera pas acquis si la résolution ne présente pas l’acte d’Israël comme une mesure de représailles, après l’attaque terroriste de samedi à Haïfa.

Source
Dar Al-Hayat (Royaume-Uni)
Dar al Hayatest un quotidien arabe de politique international, basé au Royaume-Uni. Tirant à 110 000 exemplaires, ce journal mêle des articles purement informatifs et un grand nombre d’analyses et d’éditoriaux écrits par des intellectuels du monde arabe. L’une des figures les plus éminentes de la rédaction est Jihad Al Khazen, figure détestée des éditorialistes néo-conservateurs états-uniens. Libanais à l’origine, il a été racheté en 1990 par le prince et maréchal saoudien Khaled ibn Sultan.

« Syria Could Accept Reasonable Amendments To Avoid U.S. Veto Blocking Condemnation », Dar al Hayat, 7 octobre 2003.