Israël maintient fortement la pression sur la Syrie, alors même que la république arabe n’a pas répondu au bombardement du week-end. Les autorités israéliennes ont ainsi publié, mardi 7 octobre 2003, une carte indiquant les sites où se trouvent les domiciles et les bureaux des leaders des factions militantes palestiniennes à Damas.
Selon l’armée israélienne, cette carte vise à illustrer « l’étendue du réseau terroriste dans la région de Damas ». Sa publication intervient le jour où le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a déclaré qu’Israël traquerait les terroristes « où qu’ils soient et de quelque manière que ce soit ». Elle prouverait « une présence extensive de groupes terroristes palestiniens en Syrie. Nous l’avons dit auparavant, nous le redisons, quiconque est impliqué dans le terrorisme et met en danger la vie de citoyens israéliens n’est pas à l’abri »
Le ministre de la Défense israélien a lui donné son accord à une mobilisation limitée des soldats de réserve en raison d’un très grand nombre d’alertes terroristes qui nécessitent un renforcement de la sécurité sur la zone frontalière avec la Cisjordanie.
Le président syrien Bashar Assad, a lui accusé Israël d’essayer d’embarquer la Syrie et le reste du Proche-Orient dans un conflit plus vaste : le raid « est une tentative du gouvernement israélien de s’extraire de sa grave crise [interne] en essayant de terroriser la Syrie et de l’embarquer, ainsi que la région, dans d’autres guerres parce que le gouvernement israélien est un gouvernement belliqueux et que la guerre est la justification de son existence », a-t-il déclaré dans ses premiers commentaires sur l’attaque de dimanche.
Un important incident s’est déroulé dans la journée à la frontière entre Israël et le Liban, après une attaque au mortier perpétrée contre des positions au nord d’Israël, lundi soir, et le tir d’un missile anti-tank au cours de la nuit. L’armée israélienne a déployé, en réaction, des unités le long de la frontière, tôt mardi matin, ainsi qu’une batterie d’artillerie supplémentaire. Aucune organisation n’a revendiqué l’attaque frontalière du côté libanais. L’armée israélienne a accusé le Hezbollah d’en être l’auteur, mais l’organisation a démenti.
Un militaire anonyme israélien a tout de même confié à Ha’aretz que, si Damas ne comprenait pas le message sous-entendu par le bombardement, à savoir une injonction de s’en prendre aux organisations terroristes, la Syrie continuerait à être la cible d’attaques, comme n’importe quelle cible terroriste à Gaza. Le major Général Benny Gantz, qui commande les troupes israéliennes situées au Nord, a également déclaré que « nous parlons de dangereux mouvements du côté syrien, iranien et libanais, et si ces trois États ne font pas attention, la situation pourrait bien se détériorer »
Le ministre israélien Effi Eitam a lui déclaré mardi qu’Israël devrait d’abord s’occuper « de son mauvais voisinage », les Palestiniens, plutôt que de tenter d’impressionner les médias et l’opinion publique avec des attaques au-delà des frontières israéliennes.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Mofaz approves limited reserve call-up due to terror alerts », par Amos Harel et Uri Ash, Ha’aretz, 8 octobre 2003.