Le ministre des Affaires étrangères iranien en visite en Chine, Kamal Kharazzi, a déclaré, jeudi 13 novembre 2003, que l’Iran et la Chine partagent une vision proche, voire commune, sur plusieurs questions régionales et internationales.
Au cours d’une réunion avec son homologue chinois, Li Zhaoxing, Kharazzi a ajouté que le développement des relations bilatérales est le fruit de la volonté des deux hommes et a appelé à la poursuite des consultations entre Téhéran et Pékin.
Évoquant la poursuite des activités nucléaires iraniennes, il a déclaré que la politique étrangère de l’Iran était fondée sur la construction de relations de confiance, notamment au sujet de son programme nucléaire pacifique et de la signature de la déclaration de Téhéran entre l’Iran et trois pays européens, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, qui encadre les activités nucléaires du pays.
D’après Kharazzi, la décision iranienne de suspendre les activités d’enrichissement de l’uranium visait ainsi à obtenir la confiance de la communauté internationale : « Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne se sont engagés à soutenir l’Iran dans ses programmes nucléaires pacifiques et à coopérer avec le pays dans différents domaines techniques, notamment celui de la technologie nucléaire ». « L’Iran et ces trois pays européens se sont mis d’accord pour établir une région libre de toute arme de destruction massive, telle que prévue dans la déclaration de Téhéran », a-t-il poursuivi.
Il a ajouté que, par le passé, l’Iran n’avait pas fourni d’informations complètes sur ses activités nucléaires en raison des sanctions imposées par les pays occidentaux et des inquiétudes liées au transfert de ces technologies sensibles. Il a assuré que, désormais, la coopération de Téhéran avec l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA) serait entièrement transparente. Il a cependant estimé que cette volonté de transparence ne devrait pas être utilisée contre l’Iran, et a mis en garde contre une politisation du Conseil des gouverneurs de l’AIEA : « Les États-Unis saisissent toutes les opportunités pour promouvoir leur hégémonie globale », a-t-il déclaré, avant d’appeler tous les pays à coopérer entre eux en vue de préserver « la santé de la communauté internationale ».
Le ministre chinois, Li Zhaoxing, a pour sa part souligné l’importance du renforcement des relations entre les deux pays, pour leur intérêt mutuel. Il a exprimé la satisfaction de la Chine devant la décision de l’Iran de coopérer avec l’AIEA, et a déclaré qu’elle devrait évider de politiser ses prises de décision.
Les deux ministres ont ensuite échangé leurs points de vue sur l’Irak. Dans ce dossier Kamal Kharazzi a déclaré que Téhéran avait respecté ses engagements, et que les États-Unis devraient se résoudre à un multilatéralisme.

Source
IRNA (Iran)
L’IRNA est l’agence de presse officielle de la République islamique d’Iran. Elle publie, sous forme de dépêches, une fidèle retranscription des débats qui traversent le pouvoir national, ainsi qu’un compte rendu détaillé de son action diplomatique.

« Iran, China share close, common stance : Kharrazi », IRNA, 13 novembre 2003.