Tom Donnelly et Vance Serchuk demandent au Pentagone d’entraîner dès maintenant l’armée à la gestion d’une politique de contre-insurrection, en vue d’une prochaine guerre au Proche-Orient. De leur côté, Nir Boms et Erick Stakelbeck vantent les mérites de Farid Ghadry, qu’ils verraient bien devenir le prochain président d’une Syrie « libérée » du régime ba’asiste afin d’y appliquer la même politique économique qu’en Irak.
Tom Donnelly, ancien directeur de la communication de Lockheed Martin, et Vance Serchuk s’inquiètent du projet de réforme des armées de Donald Rumsfeld dans le Weekly Standard, organe officieux des néo-conservateurs. S’ils ne remettent pas en cause la mise en place de nouvelles stratégies développant la vitesse d’action des armées fondées sur les théories de Richard Myers, ils estiment qu’il est dangereux de se passer de troupes au sol. Ils réclament au contraire un développement des troupes capables de mener des politiques de contre-insurrection, indispensables au remodelage du Proche-Orient.
En vue d’un changement de régime en Syrie, il faut déterminer qui sera le Hamid Karzaï de Damas. Nir Boms et Erick Stakelbeck proposent dans le Jerusalem Post la candidature de Farid Ghadry, président états-unien d’origine syrienne du Parti de la Réforme en Syrie (RPS), fondé peu après le 11 septembre. Ils voient comme un encouragement l’invitation de cette formation à assister au discours prononcé par le président Bush à l’occasion du vingtième anniversaire de la Fondation nationale pour la démocratie, une officine de la CIA fondée par Ronald Reagan et chargée d’organiser le renversement de régimes ennemis de Washington. En outre, les deux auteurs se félicitent que le RPS se soit associé à deux autres groupuscules syriens pour fonder la « Coalition démocratique syrienne » dont le programme économique ressemble beaucoup à celui que Paul Bremer applique en Irak. Nir Boms sait de quoi il parle, il est le vice-président de la Fondation pour la défense de la démocratie, un think tank fondé par James Woolsey, le « découvreur » d’Ahmed Chalabi.
Au Royaume-Uni, la population accepte de moins en moins les atteintes aux Droits de l’homme commises au nom de « la guerre au terrorisme » et les méthodes totalitaires de l’administration Bush. L’International Herald Tribune reproduit le discours de Lord Steyn, juge de la plus haute cour de justice britannique, dénonçant le sort des prisonniers de Guantanamo et s’y associe. Dans un discours inhabituel pour un juge, théoriquement soumis à une réserve sur les questions politiques, il demande au gouvernement britannique de condamner ce qu’il qualifie de « monstruosité ». Ce discours a été salué par les défenseurs des Droits de l’homme britanniques, ceux-là même qui sont dénoncés par Max Boot dans le Los Angeles Times. L’expert du cabinet de relations publiques Benador Associates ironise sur ces membres de la « gauche caviar » qui ne dénoncent pas les dictatures hostiles aux États-Unis et ne voient les morts que quand elles sont causées par les bombes israéliennes et états-uniennes. Reprenant des exemples issus de la Guerre froide, il compare les pacifistes d’aujourd’hui aux intellectuels qui avaient soutenus Staline.
Warren Christopher s’inquiète de la perte de crédibilité internationale que les États-Unis subissent depuis l’arrivée au pouvoir de l’administration Bush. Sans réellement critiquer l’aventurisme colonial de la Maison-Blanche, il demande aux candidats à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2004 d’afficher clairement une stratégie de rupture avec l’actuelle politique étrangère et d’adopter un discours rassurant vis-à-vis des alliés traditionnels des États-Unis et de l’ONU.
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