Le lendemain de l’annonce par le président syrien Bashar al-Assad qu’il n’avait aucune « condition préalable » à imposer avant d’ouvrir des négociations avec Israël, le ministre des Affaires étrangères israélien, Silvan Shalom, et son homologue syrien, Farouk Shara, se rencontreront lors d’un repas réunissant 35 autres ministres des Affaires étrangères à Naples, mardi 2 décembre 2003 au soir.
Ce repas a lieu dans le cadre du Partenariat Euro-Méditerranéen né du processus de Barcelone. Les deux hommes devraient être assis à moins d’un mètre d’écart, mercredi, lors d’une autre réunion.
Les officiels israéliens ont salué les déclarations du président syrien, tout en restant conscients que la position traditionnelle de la Syrie consiste à reprendre les négociations là où elle les a laissées. Le président Assad a en effet déclaré que les négociations sur le tracé de la frontière israélienne devraient reprendre à partir des discussions déjà conduites en mars 2000.
Tel Aviv voit également ces propos comme une manière de désamorcer le Syria Accountability Act voté par le Congrès états-unien et qui prévoit des sanctions à l’encontre de Damas. En effet, selon le président syrien, si ces négociations aboutissent, il n’y a pas de raison que la Syrie n’établisse pas des relations entières et normales avec Israël. Selon lui, « la normalisation signifierait des rapports comme ceux que la Syrie a avec les États-Unis »
Un officiel anonyme, cité par le Jerusalem Post, a réagi en déclarant qu’Israël attendait de voir s’il s’agissait uniquement d’une manoeuvre tactique des Syriens pour améliorer leurs relations avec les États-Unis, ou bien si cela reflétait un changement significatif de l’approche stratégique de Damas. Selon lui, il est « très improbable » que les deux ministres entament une discussion.
Au cours de cette conférence de deux jours, Silvan Shalom doit rencontrer les ministres des Affaires étrangères égyptiens, jordaniens et mauritaniens. Aucune entrevue n’est prévue avec son homologue palestinien, Nabil Shaat, afin de ne pas parasiter la rencontre, toujours non programmée, entre les Premiers ministres Ariel Sharon et Ahmed Qureih.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Israel cautious on Assad overture », par Herb Keinon, Jerusalem Post, 2 décembre 2003.