Le Premier ministre libanais s’est rendu à Damas, mardi 2 décembre 2003, pour y rencontrer des officiels syriens dont la liste complète n’est pas connue. La seule personnalité qu’il a rencontrée avec certitude est Rustom Ghazalé, le chef des services de renseignement syriens au Liban.
D’autres rumeurs font état d’une rencontre avec le vice-président syrien, Abdel-Halim Khaddam, un proche de Rafic Hariri « de moins en moins écouté à Damas » selon L’Orient Le Jour, voire avec le président syrien, Bashar al-Assad.
Le Premier ministre libanais avait refusé, dimanche 30 novembre, d’assister au dîner organisé par le président Lahoud en l’honneur du président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, déclenchant une réaction des autorités syriennes, qui « se seraient déclarées "de plus en plus outrées" par les réactions de Rafic Hariri ».
Les spéculations vont bon train sur l’éventualité d’un remaniement gouvernemental, et sur la future échéance présidentielle. Omar Karamé, ancien Premier ministre et rival de Rafic Hariri, a ainsi déclaré que « rien de bien sérieux ou de bien réel ne laisse supposer un changement de cabinet, et je partage l’avis du président Hariri : l’actuel gouvernement restera en place jusqu’à la fin du mandat » du président Lahoud.
Mardi matin, la presse de Rafic Hariri est revenue sur les déclarations du Premier ministre, et a assuré qu’il assisterait bien au dîner donné en l’honneur de Lula. Le président Lahoud aurait également tempéré ses propos à l’encontre du chef du gouvernement.
Ces revirements, qui se déroulent dans un climat d’opacité totale, semblent symptomatiques de la complexité de la politique politicienne libanaise, qui tient à l’écart ses citoyens de processus de décision pourtant cruciaux.

Source
L&8217;Orient Le Jour (Liban)

« La visite fantôme du Premier ministre à Damas a secoué le landernau politique », par Ziyad Makhoul, L’Orient Le Jour, 3 décembre 2003. « Lahoud réaffirme l’existence de divergences politiques », L’Orient Le Jour, 3 décembre 2003. « Henri Hélou appelle Hariri à clarifier sa position », L’Orient Le Jour, 3 décembre 2003.