Moi et de nombreux autres Américains fortunés donnons des millions de dollars à des organisations engagées dans l’élection présidentielle de 2004 car nous sommes concernés par l’orientation qu’ont pris le pays et le monde avec l’administration Bush. Si les Américains, rejettent la politique du président lors de cette élection, la doctrine Bush n’aura été qu’une parenthèse et nous pourrons retrouver notre place dans le monde. Mais s’il est réélu, nous devrons vivre avec l’hostilité du monde et faire face à une spirale de violence.
J’ai donné à titre personnel 10 millions de dollars à America Coming Together (ACT) et 2,5 millions au MovOn.org Voter Fund. Ce n’est rien comparé à l’argent collecté par les groupes conservateurs et la NRA. Ceux-ci, plutôt que de débattre, ont pourtant tenté de décrédibiliser leurs adversaires et d’intimider les donateurs en affirmant que j’avais enfreint la loi. Je l’ai pourtant scrupuleusement respectée, surtout en comparaison avec Bush qui l’a contournée en se faisant financer par des dirigeants d’entreprises qui dépassent le don maximum autorisé en payant au nom d’un groupe. Grâce à ce système Bush a déjà récolté 200 millions de dollars.
Les fonds que je verse n’ont pas vocation à obtenir de l’influence sur un parti, mais à aider des groupes qui, comme l’ACT, mobilisent les citoyens pour qu’ils aillent voter. Tandis que MoveOn.org donne la parole à des personnes de tous bords engagés contre les politiques de Bush. Le système n’est pas parfait, mais cela fait plus de dix ans que je demande sa réforme et plus de transparence.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Why I Gave », par George Soros, Washington Post, 5 décembre 2003.