Le stratège Edward N. Luttwak affirme dans Le Figaro que la capture de Saddam Hussein décapite la résistance irakienne à laquelle il dénie toute motivation nationaliste sincère. Il considère en effet les attentats contre l’ONU et la Croix-rouge, comme ceux qui ont frappé des leaders chiites, sont incompatibles avec la recherche de l’indépendance nationale. Pourtant ces faits sont sujets à débat et, plus que la vérité qui reste à établir, ce sont les croyances des protagonistes qui les font agir. Or, les Irakiens assimilent l’ONU à l’embargo dont ils ont été victimes, reprochent à la Croix-rouge de cautionner les détentions sans jugement, et sont persuadés que les leaders chiites ont été assassinés par des commandos états-uniens et israéliens. Aucun des arguments de l’expert du Pentagone n’est donc pertinent de sorte que l’on peut s’interroger sur la validité de sa conclusion.
Frank Gaffney Jr, le coordinateur des faucons, exulte en décrivant dans le Washington Times la capture de l’Ennemi dans son « trou à rats ». Lui aussi en conclut que la résistance touche à sa fin, tout en affirmant qu’il subsisterait une insurrection financée de l’étranger à l’initiative des adversaires de demain : l’Arabie saoudite, l’Iran et la Syrie. Plus incisif encore, Gaffney relaye les imputations du Sunday Telegraph de dimanche selon qui la Coalition aurait découvert un document attestant de la responsabilité de Saddam Hussein dans la préparation des attentats du 11 septembre. Voilà qui, à défaut de crédibilité, vient à point pour occuper le vide des introuvables armes de destruction massive.

Claudia Rosett de la Fondation pour la défense des démocraties se félicite dans le New York Times de l’interdiction faite à l’Allemagne, la France et la Russie de participer à la reconstruction de l’Irak. Pour elle, ces trois États forment un « Axe de l’avarice » qui s’est gobergé d’un programme « Pétrole contre nourriture » avant de s’opposer au renversement de son client, le tyran de Bagdad.
Max Boot se gausse des candidats démocrates qui se croient obligés d’applaudir à l’arrestation de Saddam Hussein alors qu’ils désapprouvent la politique irakienne de Bush. Ils tentent de résoudre leurs contradictions en appelant à l’internationalisation de la reconstruction. Mais l’ONU ne le souhaite plus. Et Max Boot attire l’attention des lecteurs du Los Angeles Times sur une information parue dans son propre quotidien, le Wall Street Journal, selon laquelle le ministre français de la Défense aurait refusé de fournir à l’OTAN des hélicoptères indispensables pour la pacification de l’Afghanistan.

Daniel Levitas, spécialiste reconnu de l’extrême droite états-unienne, revient dans le New York Times sur l’affaire de Noonday (Texas). Il y a huit mois, le FBI a découvert un arsenal terroriste, incluant des armes de destruction massive (en l’occurrence des agents chimiques). Il n’était pas détenu par une organisation islamique, mais néo-nazie, de sorte que l’Attorney general John Aschroft n’en a pas fait la publicité. Pourtant, l’attentat d’Oklahoma City aurait dû apprendre aux États-uniens la réalité du danger terroriste intérieur.

Enfin, Moshe Amirav, ancien conseiller d’Ehud Barak à Camp David, plaide dans le Jerusalem Post pour la partition urgente de Jérusalem et la séparation des populations juives et non-juives. En effet, le développement démographique actuel transforme rapidement la ville en une entité binationale.